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L’invincible fascination de l’enfance
Publié le : mardi 1er octobre 2013
Twaaga de Cédric Ido

Le deuxième court-métrage de fiction de Cédric Ido, soutenu par le programme américain Africa First, démarrera dans quelques jours sa carrière au London Film Festival 2013.

Voilà un moment que le Burkina Faso n’avait pas fait la une des fes­ti­vals. Il y a bien eu, parmi les jeunes, Espoir Voyage de Michel K. Zongo, Paris mon para­dis d’Eléonore Yaméogo ou L’Or Blanc d’Adama Salle. Mais très peu, si peu, de films abor­dant la révo­lu­tion de 1983-1987, sous Thomas Sankara.

En 2013, arrive avec force et talent Twaaga (l’Invincible) de Cédric Ido, un acteur-réa­li­sa­teur franco-bur­ki­nabè, également des­si­na­teur. Basé durant la période où le capi­taine Thomas Sankara s’était emparé du pou­voir en Haute-Volta (qu’il rebap­tisa Pays des Hommes intè­gres ou Burkina Faso), Twaaga nous trans­porte à hau­teur d’enfant dans les méan­dres du bou­le­ver­se­ment d’une Nation.

Manu (Sabourou Bamogo) est fan de comics et essaye de com­pren­dre com­ment un super-héros peut chan­ger le monde. Il y a bien les onc­tions tra­di­tion­nel­les auquel il assiste en cachette. La force et la déter­mi­na­tion qui ani­ment son frère et ses amis. Ou la pano­plie ves­ti­men­taire qu’il réclame auprès du cou­tu­rier.

Mais cela est sans comp­ter la bande de gar­ne­ments qui l’attend (et l’atta­que) au détour du stade, les baffes de l’ami de son frère, les répri­man­des de sa mère (excel­lente Aïcha Junior Ouédraogo) et le monde ima­gi­naire dans lequel évolue Manu. Un monde de comics et de super héros des­servi par de brillan­tes incur­sions des­si­nées dans ce film mêlant fic­tion et aplats de cou­leurs ani­mées.

Autour de Manu, le pays bouillonne. Discours de Sankara à la radio, débats pas­sion­nés au sein des cou­ples, sou­lè­ve­ment d’un petit mar­chand face à un liba­nais... Le chan­ge­ment du Faso est en marche et touche toute les stra­tes de la popu­la­tion sans que Manu ne s’en rende vrai­ment compte - ni le spec­ta­teur qui méconnaît cette période bur­ki­nabè d’ailleurs.

Cédric Ido nous avait déjà impres­sionné par la maî­trise avec laquelle il avait fait de samou­raïs lin­gala une pein­ture futu­riste du par­tage des terres dans Hasaki Ya Suda. Avec Twaaga il confirme avec brio que l’Histoire d’un pays en marche et les affai­res d’adul­tes sont sou­vent in-inter­pré­ta­bles par les enfants qui se conten­tent, dans leur monde, de vivre un bon­heur inno­cent.

Claire Diao

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