Stade du 04 août de Ouagadougou, samedi 26 février, fin de soirée. Dans un spec­ta­cle son et lumière mar­quée par la pré­sence de la vedette malienne Salif Keïta et un feu d’arti­fice, la 19ème édition du Fespaco a ouvert ses portes.

Plus de 60 000 per­son­nes se sont mas­sées dans les gra­dins et sur la pelouse du stade. Faute de place, l’équipe de Clap Noir n’a pas put accé­der au stade. C’est donc assis à la table d’un maquis à 100 mètres du stade et devant une télé­vi­sion prise d’assaut par de nom­breu­ses per­son­nes que nous avons put suivre en directe la céré­mo­nie.

Pour le public venu nom­breux, les ouver­tu­res du Fespaco se suc­cè­dent et se res­sem­blent. Sinon com­ment com­pren­dre que devant le succès popu­laire de la céré­mo­nie, rien n’est fait pour qu’il puisse accé­der au stade. C’est d’ailleurs le coup de gueule de ce spec­ta­teur déçu qui errait dans la cour du stade en se plai­gnant : " c’est mal orga­nisé et nous sommes venus sous le soleil pour enten­dre dire qu’il n’y a pas de places ". Comme solu­tion pour régler la ques­tion, il pro­pose que le Fespaco se mette à l’heure des NTIC. "Une solu­tion serait l’uti­li­sa­tion d’écran géant à l’exté­rieur pour que les uns et les autres sui­vent la céré­mo­nie en direct. Cela à l’avan­tage de limi­ter les bous­cu­la­des et les frus­tra­tions. Sinon on court le risque de voir cette fer­veur popu­laire se trans­for­mer en boy­cotte popu­laire".

Pour popu­laire qu’elle soit, la céré­mo­nie d’ouver­ture du Fespaco n’est pas seu­le­ment fes­tive. On y réa­lise de bonnes affai­res et un com­merce de cir­cons­tance s’y déve­loppe. La cour du stade est prise d’assaut par des mar­chands qui pro­po­sent du pain, de l’eau ou d’autres bois­sons pour étancher la soif omni­pré­sente en pareille cir­cons­tance.

Le Fespaco ne pro­fite pas uni­que­ment aux mar­chands. Les "par­keurs" d’engins à deux roues s’y adon­nent à cœur joie si l’on s’en tient aux "chars" garés dans les par­kings. Pour la cir­cons­tance, le tarif a doublé. Un par­keur à qui l’on a fait remar­qué cela rétor­que : "Il faut lais­ser, ce n’est pas chaque année qu’on ouvre le Fespaco. Après il faudra atten­dre deux ans". Sans com­men­taire.

Cette édition a pour pré­si­dent d’hon­neur l’acteur fran­çais et désor­mais séné­ga­lais, Richard Bohringer. Les bur­ki­na­bés le connais­sent à tra­vers le film d’Idrissa Ouédraogo inti­tulé "le cri du cœur".

La note triste de cette céré­mo­nie reste le décès de deux jeunes et une quin­zaine d’autres bles­sés à la suite de la bous­cu­lade. Les artis­tes et le délé­gué géné­ral du Fespaco ont demandé une minute de silence à la mémoire des dis­pa­rus.

Souleymane S. Mao
26 février 2005