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Comment raconter des histoires qui fonctionnent à un public qui est formaté ?
Publié le : jeudi 21 octobre 2010
Retour sur la classe de Cinéma de Raoul Peck



Mercredi 13 octo­bre 2010, 15h

Dans les cou­loirs du Centre Wallonie Bruxelles de Paris, rue Quincampoix, se trouve un homme au crâne lisse, très élégant. Ce n’est autre que Raoul Peck, réa­li­sa­teur haï­tien et pro­chain pré­si­dent du jury des Journées Cinématographiques de Carthage qui se tien­dront du 23 au 31 octo­bre 2010.

Photo © Lydie/Sipa 2010

Ancien Ministre de la Culture de son pays, aujourd’hui Président du Conseil d’Administration de la pres­ti­gieuse école fran­çaise de cinéma, la FEMIS, Raoul Peck donne ce jour-là une classe de Cinéma dans le cadre de la 19e édition de la Quinzaine du Cinéma Francophone.

Dans la salle de cinéma du Centre, l’audi­toire plus blanc que noir – comme le fait remar­quer un spec­ta­teur congo­lais – est atten­tif. La caméra de TV5 Monde enre­gis­tre la ren­contre qui retrace le par­cours du cinéaste à tra­vers dif­fé­rents films pro­gram­més durant la Quinzaine. Sous l’écran, Louis Héliot, res­pon­sa­ble cinéma du Centre Wallonie Bruxelles, fait les pré­sen­ta­tions : Cette année, la 19e édition de la Quinzaine du cinéma fran­co­phone fait hon­neur à deux pays qui vous sont chers, Monsieur Peck, Haïti et la République Démocratique du Congo.

Haïti – Congo – France – Allemagne

En effet, Raoul Peck, né en 1953 à Port-au-Prince en Haïti, s’ins­talle à l’âge de huit ans en République Démocratique du Congo (RDC) où son père vient d’obte­nir un poste. Les gens de la géné­ra­tion de mon père ont été nom­breux à quit­ter le pays pour rem­pla­cer les Belges qui quit­taient le Congo, témoi­gne le réa­li­sa­teur. La com­mu­nauté haï­tienne était nom­breuse et je me sou­viens qu’on jouait aux cartes dans la rue et qu’on par­lait créole. Alors qu’en Haïti, à la même époque, seul le fran­çais est toléré. C’est le temps de la dic­ta­ture de François Duvalier (1957-1971), où chaque jour apporte son lot de nou­vel­les : dis­pa­ri­tions, décès, exils. Le père de Raoul Peck, vic­time du régime, est lui même arrêté deux fois avant son départ au Congo.

De son enfance en Afrique, Raoul Peck retient beau­coup de sou­ve­nirs. Car ce pays où ses parents vécu­rent près de vingt-trois ans est sa terre d’accueil, celle où il passe dans sa jeu­nesse mini­mum quatre mois par an. Pourtant, lorsqu’il quitte Haïti pour le Congo Belge, Raoul Peck a une vision très arriéré du conti­nent afri­cain : J’avais une vision des Noirs telle que je la voyais dans Tarzan [1]. Tarzan, que Frantz Fanon uti­li­sait déjà à titre d’exem­ple dans son ouvrage "Peaux noires, mas­ques blancs" [2] , est l’illus­tra­tion type de l’iden­ti­fi­ca­tion qu’un public antillais « évolué » se fait des « sau­va­ges » afri­cains. On est façonné par cet ima­gi­naire pré­cise le cinéaste.


Raoul Peck
Crédit photo : Elodie Boulonnais / CWB

A l’époque à Kinshasa, il existe une salle de cinéma appe­lée Le Palladium. Peck s’y rend et se sou­vient des actua­li­tés en noir et blanc. On y passe déjà beau­coup de films amé­ri­cains. Quand un Noir pas­sait à l’écran, on pariait sur le moment durant lequel il allait se faire tuer, raconte Peck. Petit à petit, le per­son­nage tenait jusqu’à la fin du film. Et puis, à partir d’une cer­taine époque, il pou­vait même embras­ser quelqu’un à l’écran !

Son séjour au Congo est entre­coupé d’évacuations dont une année qu’il passe aux Etats-Unis, à Brooklyn, New York City. A l’âge de 12 ans, il est envoyé en pen­sion à Orléans (France). Puis un jour, après des études d’ingé­nieur économiste en Allemagne, il entre à l’Académie du film et de la télé­vi­sion de Berlin. A l’époque, il y avait peu d’Haïtiens et de Noirs dans les écoles de cinéma. Ils réa­li­saient plutôt leurs films en ama­teur. Je fai­sais donc partie de cette pre­mière géné­ra­tion de cinéas­tes qui firent des études de cinéma. Pour lui, le Berlin de l’époque est un petit vil­lage où l’offre cultu­relle est énorme. Les artis­tes, sur­tout bour­geois, étaient mal vus. Beaucoup de gens en exil étudiaient et refai­saient le monde se rap­pelle-t-il.

Lumumba : la mort du pro­phète

Haïtian Corner et Lumumba : la mort du pro­phète

Après plu­sieurs courts-métra­ges, Raoul Peck se lance dans la réa­li­sa­tion d’un long-métrage de fic­tion, Haïtian Corner [3]en 1988. Je vou­lais faire un film à Brooklyn sur un jeune poète haï­tien qui ren­contre à New York la per­sonne qui l’a tor­turé, expli­que-t-il. Le film a été tourné en anglais, en créole et en fran­çais. Il est aussi sélec­tionné au Festival de Locarno et au Forum de Berlin où Peck ren­contre un pro­duc­teur qui lui pro­pose de tour­ner en Afrique. Lorsque l’on me pro­pose quel­que chose, je ne dis jamais non, expose le réa­li­sa­teur. Je dis­cute puis je fais des pro­po­si­tions. Pour finan­cer ce film, il fal­lait un per­son­nage euro­péen. L’his­toire a donc été détour­née pour ne pas dire que c’était celle de Patrice Lumumba. De là démarre son docu­men­taire Lumumba : la mort du pro­phète [4].

Tous ceux qui par­laient de Lumumba se per­met­taient des envo­lées racis­tes. Le choc cultu­rel était très grand. Beaucoup de jour­na­lis­tes étaient très fiers d’avoir formé Lumumba à ses débuts, se sou­vient le cinéaste. On dres­sait de lui un por­trait de fana­ti­que, d’auto­di­dacte. Je me suis désin­toxi­qué de tout cela pour raconter l’his­toire du point de vue de Lumumba. Le film sort en 1991 et sur­prend pour l’époque, car le cinéaste prend la parole en tant que nar­ra­teur, met­tant en paral­lèle sa propre vie et celle du Premier Ministre du Congo Belge indé­pen­dant. Jusque-là, peu de docu­men­tai­res par­lent à la pre­mière per­sonne hormis Chris Marker qui m’a ins­piré, notam­ment dans le très beau Sans Soleil  [5], témoi­gne Raoul Peck. Il ne s’agis­sait pas d’un film sur moi. C’est en écrivant la lettre d’inten­tion d’une fic­tion que j’ai trouvé la façon de raconter l’his­toire dans une ver­sion à la fois privée et publi­que.

Lumumba, la fic­tion

Neuf ans après ce docu­men­taire, vous abor­dez le même sujet à tra­vers une fic­tion, avance Louis Héliot. Pourquoi ?
Les détails de l’assas­si­nat de Lumumba étaient clairs pour qui vou­lait le savoir. Il existe même un livre écrit par un fla­mand qui a découpé son corps [ndlr : Gérard Soete, ancien com­mis­saire de police ] [6] , répond le cinéaste. En les fai­sant éclater au grand jour, l’homme pour qui la préoc­cu­pa­tion pre­mière est de savoir com­ment raconter des his­toi­res qui fonc­tion­nent à un public qui est for­maté réa­lise un long-métrage multi-primé dans les fes­ti­vals inter­na­tio­naux, de Fribourg à Ouagadougou. J’ai fait le choix de la fic­tion pour m’adres­ser au grand public. J’ai voulu faire un film que j’aurais aimé voir quand j’avais 12 ans .


Louis Héliot et Raoul Peck
Crédit photo : Elodie Boulonnais / CWB

Il lui faut près de dix ans pour réa­li­ser Lumumba [7] . Le cas­ting est un grand tra­vail car il y a un choix limité d’acteurs pour les rôles. Par chance, le cas­ting est afro-antillais. Raoul Peck remar­que Eriq Ebouaney dans un spec­ta­cle off du fes­ti­val d’Avignon. Il le choi­sit pour inter­pré­ter Lumumba non par res­sem­blance mais par cohé­rence. Cependant, il arrive encore qu’on prenne Eriq pour Lumumba ! dit Peck en riant.

Le film est pré­senté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Les cri­ti­ques sont très bonnes mais le film ne fait même pas 100 000 entrées en France. Pour Peck, c’est le temps de la désillu­sion. J’étais fati­gué avant même que le film sorte. Un jour­na­liste avait dit à l’atta­chée de presse "Ce film, ce n’est pas l’Afrique". Je n’étais pas là, sinon j’aurai dis­cuté avec lui pour savoir si mon film ne repré­sen­tait pas l’Afrique ou si l’Afrique n’était pas repré­sen­tée comme il le sou­hai­tait. Peut-être que de voir des poli­ti­ciens afri­cains en cra­vate qui dis­cu­tent du monde ça ne pas­sait pas ? Le dis­tri­bu­teur dimi­nue le nombre de copies de 80 à 40 et la sortie du film n’a pas le succès escompté. Raoul Peck part ensei­gner aux Etats-Unis. Là-bas, à la sur­prise géné­rale, le film a un énorme succès. Les séan­ces étaient com­plè­tes pen­dant trois mois à New York. Les gens venaient me voir après la pro­jec­tion pour me remer­cier… La chaîne HBO a acheté mon film, c’était la pre­mière fois qu’ils ache­taient un film étranger. Et un jour, le maga­zine Le Film Français titre ‘Vers un nou­veau succès du cinéma fran­çais en Amérique‘… Aujourd’hui, le film est dif­fusé sur au moins qua­rante chaî­nes de télé­vi­sions pira­tes, on trouve des DVD pira­tés sur le marché de Kinshasa, le film a été dif­fusé dans des camps de rebel­les et a été montré pour illus­trer des cours d’Histoire. Et même si l’engoue­ment pour ce film est grand, per­sonne ne s’est depuis saisi d’une caméra pour réa­li­ser un autre film sur Lumumba. J’ai reçu des com­man­des d’autres chefs d’Etat qui sou­hai­taient que je fasse un film de leur vivant… divul­gue le cinéaste en sou­riant.

L’homme sur les quais

Louis Héliot ramène le débat à un autre film, cette fois-ci tourné en Haïti, L’homme sur les quais [8] . A tra­vers la vie d’une petite fille et de sa famille dans la pro­vince haï­tienne de Duvalier, Raoul Peck dénonce l’absur­dité de la vio­lence qui frappe son pays. J’ai tou­jours exprimé le besoin ou la res­pon­sa­bi­lité de faire émerger ce qu’on ne voit pas ou ce qu’on n’entend pas expli­que Raoul Peck. Quand la dic­ta­ture s’immisce dans tous les pores de la société, c’est la société qui porte la dic­ta­ture. Même loin de la capi­tale, cela se repro­duit, au niveau local.

Quelques jours en avril

En 2005 arrive un film pro­duit par la HBO, Velvet Film et Yolo Films : Quelques jours en avril [9]. Film de fic­tion réa­lisé au Rwanda avec des rwan­dais, Quelques jours en avril raconte la confron­ta­tion de deux frères que le géno­cide divise en 1994 et 2004. HBO avait acheté des pas­sa­ges d’un livre sur le gérant d’un hôtel qui est devenu par la suite le film Hotel Rwanda [10] . Respectant sa poli­ti­que pro­po­si­tion / dis­cus­sion / négo­cia­tions, Raoul Peck pose ses condi­tions : tour­ner une fic­tion au Rwanda, avec des Rwandais, qu’il pro­dui­rait lui-même. HBO accepte toutes ces condi­tions et Raoul Peck a la liberté de faire le film qu’il veut. Conditions impor­tan­tes pour un tour­nage qui démarre seu­le­ment dix ans après le géno­cide. Que vais-je dire aux spec­ta­teurs qui ne pos­sè­dent pas assez d’infor­ma­tions sur ce sujet ? s’inter­roge le réa­li­sa­teur. Sur place, nous étions confron­tés à quel­que chose de très sombre. Il fal­lait donc tenter de donner une réponse ou se taire à jamais. Il fal­lait que le pre­mier film sur le Rwanda marque, soit une réfé­rence. Ainsi, en pla­çant des rwan­dais au cœur de la fic­tion, Raoul Peck offre un regard inci­sif et per­cu­tant sur le géno­cide. Ce que Terry George, avec ses acteurs amé­ri­cains et son style mélo­dra­ma­ti­que hol­ly­woo­dien, n’arrive pas à donner à Hôtel Rwanda. Et pour­tant, ce film a béné­fi­cié d’une sortie com­mer­ciale dans qua­rante-trois pays tandis que le télé­film Quelques jours en avril n’a pu être dif­fusé que sur la chaîne de télé­vi­sion franco-alle­mande ARTE et dans des fes­ti­vals.

Moloch Tropical

Moloch Tropical

En 2009, Raoul Peck réa­lise une nou­velle fic­tion inti­tu­lée Moloch Tropical [11] . Présenté en ouver­ture de la Quinzaine des Cinémas Francophones, ce long-métrage tourné dans la Citadelle Laferrière d’Haïti retrace les der­niè­res vingt-quatre heures d’un homme au pou­voir avant qu’il soit déchu. C’est la pre­mière fois que je fais un film où je maî­trise tout, expli­que Raoul Peck, la pro­duc­tion, le contenu… L’objec­tif était de faire le film avec l’argent que j’aurais trouvé en trois ou quatre mois. Pari tenu avec cette nou­velle manière économique de pro­duire un film. A Haïti, on sem­blait recom­men­cer à zéro. Je venais de réa­li­ser deux gros pro­jets télé­vi­sés et j’avais envie de reve­nir au cinéma. Le point de départ de Moloch Tropical, c’est la situa­tion mon­diale autour de la guerre en Irak lorsqu’en confé­rence de presse, per­sonne n’ose pren­dre la parole devant Bush. Et puis arrive le dépla­ce­ment du pré­si­dent amé­ri­cain en Irak et un jour­na­liste lui lance une chaus­sure. Eviter une chaus­sure était le comble du sar­casme ! s’exclame Raoul Peck. Moloch Tropical est un peu ma chaus­sure…

Cinéaste, un métier pri­vi­lé­gié

Pour Louis Héliot, il n’y a pas de fic­tion sans poli­ti­que dans l’œuvre de Raoul Peck. Pour autant, la pro­duc­tion ou la cen­sure ne l’ont pas empê­ché de réa­li­ser des films poli­ti­ques. J’ai pu faire mes films alors que je n’étais pas for­cé­ment à ma place, je n’étais pas connu, répond celui qui n’aime pas qu’on le qua­li­fie de cinéaste engagé. Il y a des alliés aussi dans les ins­ti­tu­tions qui veu­lent chan­ger les choses. On vit dans une société. On peut dire ‘je veux mon­trer ça ou ça’. C’est tou­jours un choix. On n’est pas forcé de faire quel­que chose. Faisant réfé­rence à son ami tcha­dien Mahamat-Saleh Haroun, Prix du Jury au der­nier Festival de Cannes pour son film Un homme qui crie [12], Raoul Peck indi­que que le film d’Haroun est une rare ten­ta­tive d’inté­gra­tion à l’Histoire contem­po­raine. Place que le conti­nent afri­cain n’a pas tou­jours dans l’esprit des gens. L’Afrique est vierge et je crains que petit à petit ce soient les autres qui la racontent. Un cons­tat que Raoul Peck repro­che au déve­lop­pe­ment de l’indus­trie ciné­ma­to­gra­phi­que. Aujourd’hui, même un jeune cinéaste fran­çais de souche a beau­coup de mal à faire un film. La télé­vi­sion qui finance une bonne partie du cinéma ne finance pas beau­coup de films qui sor­tent de l’ordi­naire.
Pourtant, des pays comme l’Argentine ou le Mexique s’en sor­tent parce qu’ils ont créé une indus­trie à échelle locale. On s’est peut-être laissé endor­mir dans un cer­tain confort au lieu de se battre, sou­pire Peck. Il ne s’agit pas de s’adap­ter à un cons­tat néga­tif. Il faut s’impo­ser. Ce n’est pas un pro­blème afri­cain, c’est aussi un pro­blème fran­çais. Toute la pro­fes­sion est concer­née reprend-t-il avant de conclure : Je viens de l’un des pays les plus pau­vres et je trouve que ce métier est un pri­vi­lège : la notion de tra­vail a changé pour moi. Et dans une société qui vous permet d’avoir ce pri­vi­lège, vous avez un devoir de rendu.

Claire Diao

19e Quinzaine du Cinéma Francophone
Du 11 au 21 octo­bre 2010
Centre Wallonie Bruxelles 46 rue Quincampoix 75004 Paris, France
Plus d’infos sur www.cwb.fr

Notes :

[1] Tarzan l’homme singe de Woodbridge Strong Van Dyke, USA, 1932, 100’, pro­duc­tion : Metro-Goldwin-Mayer

[2] FANON F. Peaux noires, mas­ques blancs, éditions du Seuil, Paris, 1952

[3] Haïtian Corner de Raoul Peck, Haïti / USA / Allemagne, 1988, 98’, dis­tri­bu­tion : Velvet Film

[4] Lumumba, la mort du pro­phète de Raoul Peck, France / Suisse / Allemagne, 1991, 69’, dis­tri­bu­tion : Velvet Film

[5] Sans soleil de Chris Marker, France, 1983, 100’, pro­duc­tion : Argos Films

[6] Repris notam­ment dans DE WITTE L., L’assas­si­nat de Lumumba, éditions Karthala, Paris, 2000

[7] Lumumba de Raoul Peck, France / Belgique / Allemagne, 2000, 116min, dis­tri­bu­tion : Océan Films

[8] L’homme sur les quais de Raoul Peck, France / Canada, 1992, 106’

[9] Quelques jours en avril de Raoul Peck, USA, 2005, 135’, pro­duc­tion : HBO Films, Velvet Film

[10] Hotel Rwanda de Terry George, USA, 2004, 120’, dis­tri­bu­tion : Metropolitan Film Export

[11] Moloch Tropical de Raoul Peck, Haïti / France, 2009, 107’, pro­duc­tion : Arte France, Velvet Film (dvd dis­po­ni­ble sur http://shop.velvet-film.com)

[12] Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun, Tchad / France / Belgique, 2010, 91’, dis­tri­bu­tion : Pyramide Distribution

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