Un documentaire de Luc Damiba et Abdoulaye Ménès Diallo. Burkina Faso, 2003 – DV Cam 57’30
Borry Bana est une expression en langue Bambara qui veut dire « la fuite est terminée ». Elle a été utilisée par le célèbre combattant africain Samory Touré ; traqué par les colons français, il a décidé dans sa fuite d’affronter son destin. Il exprima alors « Borry Bana, ce camp sera le dernier ». Norbert Zongo a repris cette expression quand il a fondé son propre journal, « l’Indépendant ».
SYNOPSIS
Comment l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo est devenu une affaire d’état au Burkina Faso ! Ce film est l’histoire des cinq années d’aventure d’un peuple, d’un journalisme d’investigation, d’une justice qui cherche ses propres traces et d’un président empêtré dans une crise.
LES REALISATEURS
Abdoulaye Diallo est un historien diplomé dans l’histoire de l’art et de l’archéologie . Il a travaillé pendant plusieurs années comme producteur pour la radio et comme animateur culturel. Depuis 1998, il est le gestionnaire du Centre National de Presse devenu depuis janvier 1999 Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), suite à l’assassinat de Norbert Zongo.
Luc Damiba est le coordonnateur d’une organisation qui lutte contre la corruption au Burkina Faso : le REN-LAC .Il a fait ses études en communication pour le développement à l’université de Ouagadougou. Il a co-réalisé un documentaire « Sans titre, l’art de l’ordinaire ».
A PROPOS DU FILM
Au moment de son « accident », Norbert Zongo enquêtait sur la mort, non élucidée de David Ouedraogo, chauffeur de François Compaoré, le petit frère du président. Une commission d’enquête indépendante conclut que Zongo a été assassiné pour des motifs politiques ; elle pointe du doigt plusieurs « suspects sérieux », tous membres de la garde présidentielle et tous inculpés dans l’assassinat de David Ouedraogo.
Aujourd’hui, après l’ouverture d’une enquête judiciaire interminable et d’un rapport du collège des sages, le dossier piétine. Mise en cause, Marcel Kafando, chef de la garde présidentielle, qui est déjà condamné dans le dossier « David Ouedraogo ». Avec le temps, il devient grabataire et on attend sa mort.
Le scénario est classique : l’état a tout intérêt à laisser traîner le dossier pour que les inculpés chargent et accusent le « présumé commanditaire » Marcel Kafando, qui sera décédé. Ainsi, la justice va le mettre en accusation, le juger et tous liens entre les exécutants et le commanditaire seront rompus.
Cette affaire a plongé le pays dans une crise profonde sans précédent et a révélé au grand jour le régime du président Blaise Compaoré. Les burkinabés se sont mobilisés, à travers un collectif et de nombreuses manifestations pour que « justice soit faite ». Jamais une affaire n’aura catalysée tout un peuple, toujours déterminé à ce jour.
« Plus rien ne sera comme avant, les gens revendiquent et disent tout haut ce qu’ils n’auraient pas dit il y a quelques années » nous confie Abdoulaye Diallo. « Il y a des espaces de liberté, la presse se sent plus libre et c’est pourquoi on a pu faire ce film ; nous sommes protégés par Norbert Zongo. Maintenant, Les gens se méfient et dans tous les cas, les choses ont définitivement changées au Burkina Faso ».
Le film a été censuré dans les salles, sur les chaînes de télévision (nationale, tv5) et même aux centres culturel français et américain de Ouagadougou. Motif : sujet sensible qui pourrait froisser les relations diplomatiques. Pour l’instant, 3 projections ont été organisé au Faso : deux au Centre de Presse Norbert Zongo et une à l’université à la demande express des étudiants.
Marius Clap Noir
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Luc Damiba & Abdoulaye Diallo
Avec : Bénéwendé Sankara, Robert Ménard, Halidou Ouédraogo, Alpha Blondy, Maman Zongo et autres…
Caméra, montage : Jaap Van Heusden, Gidéon Vink
Co-producteur : Institut Panos Afrique de l’Ouest-IPAO
Producteur : Association Semfilms, BP 1308 Ouagadougou 09
Tél : 226 63 30 65 mail : semfilms@semfilms.bf
Clap Noir
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