Un film de Nadia El Fani, Tunisie France, 81’ , 2007
SYNOPSIS
"J’avais dix ans et je peux dire que c’était le plus bel âge de ma vie… Dans la Tunisie indépendante de Bourguiba qui entrait pourtant déjà dans l’ère des désillusions, nous étions quelques-uns à partager le secret d’une appartenance : fils et filles de communistes… Chuuuuut ! … "
À 20 ans, ils luttaient pour l’Indépendance de la Tunisie et tous les espoirs étaient permis. Ont-ils trop prudemment attendu que le pays soit mûr, ou bien le temps a-t-il été trop vite pour leurs rêves ? Un film qui trace un portrait particulier de militants progressistes dans la Tunisie de l’après indépendance, et qui pose la question de leur héritage…
À propos du film
Mon moyen d’expression étant le cinéma, j’avais envie de raconter cette histoire qu’a vécu mon père et ses proches. Le parti communiste était une grande famille qui a donné naissance à des petits communistes…
Je voulais raconter cette histoire par rapport à la Tunisie parce qu’il est important de continuer à parler politique dans ce pays. Ce sont des choses que l’on a pas souvent l’occasion de faire publiquement. Un film c’est forcément un débat ouvert et je voulais que cette parole reste. Rien que de mieux que le cinéma pour que la parole soit enregistrée mais vue et donc diffusée le plus largement possible.
Ce film a pris beaucoup de temps, c’est un film très personnel, il tourne beaucoup autour de mon père car c’est mon vécu, mon enfance. J’ai voulu comprendre pourquoi j’ai été obsessionnelle vis-à-vis de la politique et je pense que ça été transmis dans les gènes …
Propos recueillis par B.T.
CRITIQUE
Le mérite de ce documentaire est de mettre en lumière les convictions et les espoirs d’une génération militante, laïque, dans un épisode politique de la Tunisie mal connu. C’est une succession de portraits, bien menés, sur l’engagement politique familial. La réalisatrice se concentre sur les enjeux humains et stratégiques de ces hommes et femmes, qui luttaient ensemble pour un monde meilleur.
La réalisatrice n’est pas seulement une femme intelligente, c’est aussi une femme sensible, et proche des personnes qu’elle filme. Nadia El Fani réussie à libérer les émotions et nous permet de bien comprendre la nature et l’histoire de leurs engagements ; un regard humain et différent, sur nos voisins du Maghreb.
Benoît Tiprez
LA REALISATRICE
Née en 1960 à Paris, d’un père tunisien et d’une mère française, Nadia El Fani partage sa vie d’une rive à l’autre de la Méditerranée. Elle débute comme stagiaire à la réalisation en 1982 sur le film de Jerry Schatzberg "Besoin d’amour" et participe au tournage de nombreux films comme assistante à la réalisation, notamment avec Roman Polanski, Alexandre Arcady, Nouri Bouzid, Romain Goupil, Franco Zeffirelli.
En 1990, elle réalise son premier court métrage "Pour le plaisir" et crée sa société de Production Z’Yeux Noirs Movies. Elle signera par la suite de nombreux films ainsi que des vidéos institutionnels et publicitaires.
Filmographie
2007 Ouled Lénine Lm
2005 Unissez-vous, il n’est jamais trop tard ! Cm dans la série Paris la métisse.
2001-2002 Bedwin hacker Lm
1998 Tant qu’il y aura de la pelloche Cm
1993 Tanitez moi Doc
1992 Fifty-fifty, mon amour Cm
1990 Pour le plaisir Cm
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Nadia El Fani
Collaboration à l’écriture et au développement : Leïla El Fani
Chef-Opérateur : Sofiane El Fani
2ème caméra : Fatma Cherif
Monteur : Thierry Simonnet
Prise de son : Moncef Taleb
Mixage : Philippe Lauliac
Etalonnage Image : Paul Wattebleb
Truquiste : Sylvain Lamour
Assistante de Production : Sourour Krouna
Régisseur/Assistant : Abdelbar Mahmoud
Productrice Déléguée : Nadia El Fani
Producteur Exécutif : Habib Bel Hedi
Production : Z’Yeux Noirs Movies
(Disponible également en version 54’)
Contact : www.nadiaelfani.blogspot.com
Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France