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Le Fespaco, c’est la mère de toutes les diversités culturelles
Publié le : jeudi 28 février 2019

Alors que les dif­fé­ren­tes acti­vi­tés du cin­quan­te­naire du Fespaco se dérou­lent, l’équipe vidéo de Clap Noir a ren­contré une per­sonne qui a marqué la vie de ce fes­ti­val. Filippe Savadogo. Qui est l’homme ? Ancien Délégué Général du Fespaco de 1984 à 1996, il a été Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la France de 1996 à 2007. Il revient au pays pour pren­dre en charge le Ministère de la Culture et du Tourisme de 2007 à 2011. Il pour­suit sa car­rière en tant qu’Ambassadeur de la Francophonie auprès des Nations Unies de 2011 à 2014. Il est depuis, Président de l’Association Dialogue Sans Frontière, un orga­nisme qui prône le dia­lo­gue inter­cultu­rel et inter­re­li­gieux.

Clap Noir : Après cin­quante ans, qu’est-ce que le Fespaco a apporté à la culture et au cinéma ?

Filippe Savadogo : Je pense que le Fespaco, c’est la mère de toutes les diver­si­tés cultu­rel­les. Au Fespaco, le sep­tième art a mérité vrai­ment son nom. En cin­quante ans, le Fespaco a réuni non seu­le­ment les cinéas­tes, mais aussi les autres arts tels que la lit­té­ra­ture, la sculp­ture, la chan­son, le théâ­tre, autant de choses qui mon­trent qu’après cin­quante ans, le Fespaco a de beaux jours devant lui à cause de l’éternelle inno­va­tion qui la carac­té­rise. En plus de cela, le Fespaco a réussi à atti­rer les regards sur le cinéma afri­cain et à le mettre sur la carte en y atti­rant une foule d’amou­reux du sep­tième art.

Comment le Fespaco peut accom­pa­gner les pro­duc­teurs et les jeunes réa­li­sa­teurs ?

Permettez-moi de rec­ti­fier une chose. Un fes­ti­val n’est pas là pour faire de la pro­duc­tion. Un fes­ti­val est là pour créer les condi­tions de dis­cus­sion entre dif­fé­rents par­te­nai­res. Nous avons la chance, avec le Fespaco plu­sieurs pro­duc­teurs, des res­pon­sa­bles d’ins­ti­tu­tions de finan­ce­ment se retrou­vent ensem­ble durant la semaine. Cela fait que les réa­li­sa­teurs n’ont pas besoin de faire de longs et cou­teux dépla­ce­ments avant de ren­contrer des par­te­nai­res. Voilà des oppor­tu­ni­tés que le Fespaco offre. Nous espé­rons que le Fespaco va pour­sui­vre dans cette voie.

Parlons à pré­sent de la nou­velle géné­ra­tion de cinéas­tes. Qu’est-ce que le Fespaco leur a apporté ?

Nous devons pré­ci­ser que l’âme du Fespaco est dyna­mi­que. Il y’a cin­quante ans, il n’y avait pas sur le conti­nent des écoles de ciné­mas. Très peu de réa­li­sa­teurs qui fai­saient du cinéma. Aujourd’hui, nous avons les enfants et les petits enfants du Fespaco. Ma géné­ra­tion et celle d’Idrissa Ouédraogo a plus de la soixan­taine. Nous avons, dans le cinéma et dans les médias des jeunes créa­teurs d’une tren­taine d’années. Autant sont les enfants et les petits enfants qui ont eu le gout de faire du cinéma à grâce au Fespaco. Il faut aussi dire que le Fespaco a permis une ouver­ture à l’inter­na­tio­nale, car la com­pé­ti­tion est ouverte à la dia­spora afri­caine à tra­vers le monde. Tout cela montre que de l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion à la mon­dia­li­sa­tion, nous avons un fes­ti­val qui est res­pecté qui peut de nos jours rece­voir plus de 7000 invi­tés venus du monde.

Le Fespaco a influencé l’Afrique et le crédo de départ demeure. Le Fespaco n’est pas un fes­ti­val qui appar­tient au Burkina Faso. Il appar­tient à toute l’Afrique, il appar­tient au monde. C’est un fes­ti­val monde.

Parlez-nous de la trans­mis­sion du flam­beau à la jeu­nesse

Le flam­beau est passé aux jeunes. Nous ne pou­vons qu’accom­pa­gner. Mais, il y a un pro­verbe afri­cain que j’aime beau­coup, un pro­verbe qu’aime bien uti­li­ser le pré­si­dent Houphouët. Il dit ceci. Les jeunes biches, dans la forêt, qui cou­rent et sau­tent par-ci, par-là et qui n’écoutent pas les conseils de leur mère finis­sent sur le tam­bour. Je veux dire par là que la jeu­nesse doit avoir une grande écoute. La jeu­nesse ne se trom­pera jamais si elle ose et demande conseil aux anciens. Je pense que la pas­sa­tion du témoin doit se faire dans l’har­mo­nie. Je sou­haite que les jeunes qui se lan­cent dans le cinéma pour­sui­vent cette quête de l’excel­lence sans bais­ser les bras, car le tra­vail satis­fait et la paresse séduit et rien ne s’obtient sans sacri­fice. J’ai fait des études de cinéma avec Idrissa Ouédraogo qui a fait de la réa­li­sa­tion et moi, j’ai vendu un pro­duit com­mer­cial qui s’appelle le Fespaco. Donc, c’est en met­tant ensem­ble nos poten­tia­li­tés que nous pour­rons aller loin et cela, sans égoïsme.

L’équipe vidéo de Clap Noir

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