Le 2 juillet passé, ils étaient nombreux à vivre le maquis culturel que Clap Noir a organisé à Aubervilliers en région parisienne. A l’affiche, le film du cinéaste congolais Camille Mouyeke, Voyage à Ouaga. Les clapistes nous racontent ici l’ambiance de la soirée.
Une soirée inoubliable. Clap Noir a posé ses valises à la Villa Mais d’Ici, transformée le temps d’un soir en cinéma africain de plein air. Un lieu tout à fait adapté pour y recréer cette atmosphère si particulière. Une friche culturelle où on y trouve un mélange hétéroclite d’objets et de décors d’artistes : morceaux de caddies, tags et baobab (crée pour l’occasion). Des tentes blanches à l’allure de campement sahélien, insufflant un air exotique au lieu, étaient installées pour palier aux caprices de la météo.
Tout était présent pour nous emmener en voyage.
Le coin bar avec ses couleurs chatoyantes, ses guirlandes multicolores et ses tables perdues sous les arbres nous évoquaient sans conteste un maquis. (Un arbre et un bananier ! mais oui cela suffit pour voyager.)
Le coin repas était tenu par des femmes maliennes de l’association Diamandigui qui avaient concocté un délicieux mafé transportant nos papilles au-delà de notre continent.
Le public était au rendez-vous. L’ambiance était festive et décontractée. Divers et variés, ils étaient venus en famille ou entre amis, et ont tout de suite été happés par l’atmosphère. " L’entrée est féerique " nous a confié Jacques un spectateur enchanté par la soirée. " C’est un endroit magique, on a l’impression que tout le monde se connaît, les gens sont ouverts, le dialogue est facile à installer " rajoute Clément, artiste tchadien. " J’avais plutôt l’impression d’être dans un événement alternatif parisien, mais j’ai aimé manger, boire, voir un film dans la même soirée. " déclare Eric. " J’aurais aimé qu’il y ait des musiciens qui jouent avant et après le film " regrette Anne. Autant de réflexions qui nous poussent à améliorer encore ces maquis.
La projection du film " Voyage à Ouaga " a été un vif succès. Le réalisateur Camille Mouyeke, présent ce soir là, fût très surpris de voir son film diffusé dans un tel contexte en France et accueilli avec autant d’enthousiasme. " Je suis impressionné par la qualité de l’image, la copie est parfaite. " " Je suis heureux de la réaction du public, cela prouve que les distributeurs ont tord de penser que mon film ne s’adresse pas au public francophone. Pas assez africain pour eux ! " s’étonne t-il encore.
Les spectateurs ne sont pas restés indifférents au film.
" Le film m’a fait revivre des évènements que j’ai vécu en Côte d’Ivoire " avoue Sékou, guinéen vivant en France. " Enfin un film sans racisme et sans clichés " note Clément. " Il faut que les films africains sortent de la brousse ! " " C’est drôle de voir les tribulations d’un français en Afrique, l’inversion des rôles cela change. " raconte Frédérique.
Babette et Jean Martin, les gérants de la Villa Mais d’ici ont été enchantés de la soirée et ils aimeraient la renouveler.
Nous travaillons à l’organisation du prochain maquis, mûris par toutes ces réflexions.
Suite au prochain épisode…
Les clapistes
Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France