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Paris : XY
un film de Zeka Laplaine
Publié le : mardi 7 février 2006

un film de Zeka Laplaine






SYNOPSIS

Max se réveille un matin et découvre que sa femme Hélène l’a quitté pendant son sommeil, sans mot dire, emmenant avec elle leurs deux enfants. Il ne comprend pas. Les nuits s’étirent, ses démons s’en mêlent, il choisit de les affronter et de s’ancrer dans la réalité. Il sonde ses sentiments, revisite de fond en comble l’artifice de sa vie. Max finit par redécouvrir son amour pour Hélène et décide de la reconquérir. Mais n’est-il pas déjà trop tard.

REALISATEUR

Zeka Laplaine est congolais (ex Zaïre). Après des études de gestion d’entreprise à Rome, il choisit de devenir comédien. Il entreprend donc pendant un an une formation chez Parallax à Bruxelles. Pendant cette période, il travaille au théâtre et écrit ses premiers scénarios. De retour à Rome, il travaille comme assistant réalisateur auprès de Roger Vadim dans "SAFARI", une production italienne. Il continue d’écrire, à défaut de jouer. En 1989 il s’installe à Paris et travaille avec Jack Garfein de l’Actor’s Studio, la direction d’acteurs. Il obtient des rôles au cinéma et à la télévision, et continue comme assistant réalisateur sur quelques filmsC’est en 1996 qu’il réalise son premier long métrage de fiction, "MACADAM TRIBU" présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes. Ce film obtient plusieurs prix dans des festivals internationaux dont celui du meilleur réalisateur au festival d’Afrique Australe (SAFF). La même année, il réalise "LE CLANDESTIN", un court métrage de 15 minutes, qui fait partie d’un projet de long métrage en sept épisodes. En 1998, un spot publicitaire diffusé sur les chaînes françaises. "PARIS : XY"(2001), est son second long métrage. - La Gamine / Hervé Pallud - Terre Lointaine / Walter Salles - Monsanto / Rui Guerra - Ainsi meurrent les anges / Moussa Sene Absa - Douxième Round / Joseph Kumbela

Propos du réalisateur.
Le faux combat
Lorsque j’ai commencé à montrer ce film, les "spécialistes du cinéma africain" (aussi bien du Nord que du Sud !) se sont empressés de le qualifier : "c’est pas un film africain". Cela aurait pu me faire plaisir. J’aurais pu me dire je sors enfin d’un ghetto. Ma réaction était pourtant inverse. Parce qu’il y a sous jacent cette remarque, l’idée que "c’est pas un auteur africain". Cette remarque et l’idée réductrice qu’elle véhicule, provoquent en moi un énorme sentiment d’injustice. Parce qu’elle s’oppose au statut que je revendique et fait de moi un usurpateur. Parce qu’elle cherche à me déplacer vers un no man’s land, à faire de moi un sans papiers. Soit. Mais personne ne m’explique pourquoi un film écrit, réalisé et produit par un africain, racontant l’histoire d’un africain et de sa femme, n’est pas un film africain. Parce que la femme en question est blanche ? Parce que ça se passe à Paris ? Ou encore parce qu’il existe un traitement propre au cinéma africain ? Quelqu’un m’a avoué qu’il manquait d’exotisme… L’auteur africain doit-il donc rester chez lui, raconter ce qu’il s’y passe exclusivement et n’utiliser que les formes de narration répertoriées à ce jour dans les cinémas d’Afrique ? On pourrait manifester, parce que nous sommes curieusement de plus en plus d’auteurs africains, d’ici ou de là-bas, à ne pas faire des films africains… Comme ils le disent. Faut-il encore se battre là-dessus… Je ne pense pas. Cela ne reviendrait-il pas à se poser la question suivante : pouvons-nous exister ailleurs tout en restant africains, et avons-nous ce droit ? Faux débat et faux combat. Ce serait remettre en question une partie de notre propre histoire et de notre essence. Celle qui pousse l’homme, éternel voyageur, à traverser les frontières. Au delà d’une histoire d’amour, c’est aussi de cette existence de l’ailleurs que je veux rendre compte dans Paris:xy. Cette existence qui est le fond de commerce de certains partis politiques et qui fait peur à six millions d’électeurs en France.
Zeka Laplaine

EQUIPE

Image : Octavio Espirito Santo - Claude Garnier
Son : Marc Nouyrigat Mixage : Branko Neskov
Décoration : Thierry Tourant
Montage : Sarah Taouss-Matton - Cathy Chamorey
Musique originale : Papa Monteiro
Direction d’Acteurs : Anna Garfein
Assistante à la réalisation : Lorka Berger
Une histoire improvisée par Zeka Laplaine
Directeur de production : Ahmat Mahamat
Production : Les Histoires Weba

COMEDIENS

Sylvia Vaudano
Pilou Ioua
Zeka Laplaine
Ana Garfein (Laretta)
Sabine Bail
Victor WAGNER

CRITIQUES DE PRESSE

Ciné Libre
Qu’est-ce qui fait la beauté de Paris (X, Y) ? L’image, en premier lieu. Son noir et blanc contrasté, son grain pulpeux, vraie matière de photographe. Mais aussi ses plans cadrés selon des axes originaux, ses personnages qui d’emblée existent jusqu’au moindre petit rôle comme les deux apparitions saisissantes de Sabine Bail, tour à tour vendeuse de sacs et secrétaire médicale. En gros, son atmosphère et sa poésie proches de celle des rares maîtres du noir et blanc d’aujourd’hui de Garrel à Jarmush en passant par Carax.

Le Monde
Ecrit, réalisé et interprété par Zéka Laplaine, (Paris : X, Y) est un de ces films journaux intimes qui suscitent sympathie ou agacement. Figuré par des pérégrinations dans un Paris hivernal filmé en noir et blanc, le trajet sentimental de Max, déchiré entre sa femme, Hélène, et sa maîtresse, Keba, ne saurait trouver qu’une conclusion provisoire : la certitude que l’amour est une équation insoluble. De ce propos banal mais touchant, l’auteur s’attache à explorer toutes les facettes. Le mutisme du personnage, son visage impénétrable témoignent d’un louable refus du compromis psychologique. On ne saura jamais vraiment ce qui coupe Max des autres de façon si radicale, et c’est de cette incertitude que le film tire ses moments les plus réussis. Visiblement inspiré par Cassavetes, Zéka Laplaine travaille sur l’improvisation et un certain rapport aux visages avec le gros plan pour seule arme. C’est sans doute de cette conception immédiate, presque brutale de la mise en s ! cène que naissent à la fois le lyrisme du film et ses grandes maladresses.

Télérama
La simplicité du propos se révèle presque un atout. Elle met en relief la sincérité de ce film tourné sans beaucoup de moyens. Le désarroi amoureux de Max sonne souvent juste, jusque dans sa part d’aveuglement. Cette vérité brute risque plus facilement le cliché qu’une étude de sentiments subtile, mais elle est pleine de ferveur. Zeka Laplaine semble tellement pris par son sujet qu’il en « oublie » de traiter une part pourtant peu banale de l’histoire : Max est noir et Hélène est blanche. Dans leurs différends, cette différence-là n’est jamais commentée, et c’est une audace qui prend valeur de manifeste : seul le coeur compte, et il n’a pas de couleur.

Le site web des histoires weba : http://www.leshistoiresweba.com/

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