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7ème édition du forum africain du film documentaire
Publié le : lundi 10 décembre 2012
Du 10 au 18 décembre 2012, Niamey

« Les nouveaux cinémas d’Afrique », tel est le thème auquel la septième édition du Forum africain du film documentaire (FAFD) s’est attaché plus particulièrement dans sa programmation, comme dans l’éventail de ses débats. Cette année, le forum a eu quatre invités d’honneur. Il s’agit des cinéastes Idrissa Diabaté et Fanta Régina Nacro, du président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle de la Côte d’Ivoire et ancien ministre de la communication, M. Ibrahim Sy Savané et le journaliste et critique cinématographie Olivier Barlet, spécialiste du cinéma africain.
Plusieurs lieux ont été retenus pour les projections ; il s’agit du Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch (CCFN/JR) avec trois espaces, la Paillotte, le Grand auditorium et le Théâtre de plein air. Il y a aussi la Place Toumo, l’Université Abdou Moumouni et Alternative. Pour l’ambassadeur Inoussa Ousseini, fondateur du forum, avec un séminaire à l’ Institut de Formation aux Techniques d’Information et de Communication (IFTIC) et une conférence à l’université animés par Olivier Barlet, et les « leçons de cinéma » proposées par Idrissa Diabaté et Fanta Régina Nacro, vétérans du cinéma indépendant, le Forum africain du film documentaire continue d’enfoncer le clou planté depuis 2006.

D’année en année, le Forum assure une formation des cinéastes en herbe grâce à des échanges concrets et didactiques avec des professionnels venus des horizons les plus différents. " Il ne fait aucun doute que cette souche artistique et culturelle, entretenue de manière opiniâtre depuis sept ans et dont le cercle de passionnés va bien au-delà des seuls professionnels, nous permet d’aborder avec vivacité la révolution qui est en route dans le cinéma africain. Que Niamey et le Niger y participent à part entière me semble relever d’une cause nationale : un pari culturel identitaire pour les nouvelles générations. Il me parait vital que la jeunesse de notre pays soit en phase avec les innovations de toutes sortes qui bouleversent aujourd’hui le cinéma dans ses thèmes, ses techniques de réalisation et ses circuits" a dit l’ambassadeur Inoussa Ousseini.
Pour lui, cette révolution est due pour une grande part à l’avènement des nouveaux outils de réalisation. Le cinéma africain s’est naturellement adapté à la légèreté du matériel et à la réduction des équipes et des coûts, un cinéma que Jean Rouch appelait de tous ses vœux. "Cette révolution s’accompagne" a-t-il soutenu, "par l’éclosion d’une nouvelle génération de cinéastes déterminés à réaliser et produire des films pour le public africain, et non plus pour les seuls cinéphiles européens." Les exemples d’expériences originales abondent dans un grand nombre de pays du continent : chroniques, témoignages, enquêtes nous montrent la grande liberté qui est devant-nous pour faire prospérer un cinéma au cœur du réel de nos sociétés.
Les possibilités d’alimenter les programmes des télévisions africaines avec nos propres réalisations se multiplient. Le décor est planté.

Dans la programmation de cette édition, des films traitent de problèmes cruciaux dans des pays qui sont actuellement en proie à de profondes convulsions comme le Congo RDC avec L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? ou encore l’Egypte avec Les femmes du bus 678. Dans cette programmation, le Niger se situe en bonne place avec la nouvelle génération de cinéastes.
A l’affiche de la première nuit de projection, La crise ivoirienne, un homme Choï de Idrissa Diabaté et L’uranium et nous de Moumouni Mahamane Bakabé. Une des particularités du forum, est qu’il permet, le lendemain des projections, de faire une critique constructive du film projeté. En présence du réalisateur qui peut apporter des précisions, les cinéphiles peuvent orienter leur débat dans la forme et le fond du film. C’est à cet exercice que s’est prêté le jeune Moumouni Mahamane Bakabé. A la table de séance, avec lui, Moustapha Kadi Président du Collectif de défense du droit à l’Énergie au Niger (CODDAE) et Mme Solli Ramatou du Groupe de Réflexion sur les Industries Extractives au Niger (GREN). Très vite engagé, le débat a tôt fait de se passionner. Les différents intervenants ont d’une part loué l’audace du réalisateur et d’autre part, mis à nue la complexité à communiquer autour des industries extractives. Alerte ! C’est le mot qui avait été lancé lors des échanges. C’est en ce sens que les intervenants ont invité la société civile à s’investir pleinement pour lever le voile sur le sujet. Mieux, l’ancien premier ministre, Souley Abdoulaye, présent lors des débats, dira que le sujet mérite d’être exploité à fond.

Candide Etienne

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