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La Caméra de bois / The Wooden Camera
Ntshaveni Wa Luruli
Publié le : 2003

Un film de Ntshaveni Wa Luruli Afrique du Sud, France, Royaume-Uni 2003, 90’






SYNOPSIS

Un township à proximité du Cap, que la fin de l’Apartheid semble n’avoir pas touché. Deux gamins de 14 ans, Madiba et Sipho, jouent le long d’une voie de chemin de fer. ils découvrent dans l’attaché-case d’un cadavre un pistolet et une caméra vidéo. A Sipho le pistolet et à Madiba la caméra ; leurs destins sont scellés.

LE REALISATEUR

Né en 1955 à Johannesburg en Afrique du Sud. Diplômé en art dramatique de l’université de Witwatersrand (Afrique du Sud), Ntshavheni Wa Luruli apprend la mise en scène à l’université Columbia de New York. Il a travaillé comme assistant réalisateur sur cinq films du cinéaste américain Spike Lee (dont Do the Right Thing, Jungle Fever et Malcom X). Il réalise son premier long-métrage Chikin Biznis en 1998 et obtint plusieurs prix. En 2003, Il signe The Wooden Camera (La Caméra de Bois) qui fut primé dans de nombreux festivals : Berlin, Paris, Stockholm et Vues d’Afrique à Montréal.

CRITIQUE


Sipho découvre la toute puissance liée à la possession d’une arme qui le conduira à sa perte. Quant à Madiba, c’est la toute puissance des images qui le sauvera.

De son regard d’adolescent, il nous livre les plus beaux clichés du township : la solidarité, la musique, l’extrême dénuement de la population noire de l’après apartheid.
Là où les grands discours de Luther King, de Malcom X ou de Mandéla ont échoué à mettre un terme à la ségrégation raciale, la musique et l’image, au langage universel semblent plus à même d’y parvenir.

Sur fond de musique noire, du Jazz au concerto pour violoncelle de Bach, il n’y a qu’un pas. Ici il est question de son et d’image dont la grâce transcende la couleur de peau et illumine les êtres.
A force de travelling « à la brouette » et de portraits volés au hasard de ses déambulations dans le township, Madiba devient un virtuose de la caméra et rencontre Estelle, virtuose du violoncelle, adolescente blanche bourgeoise et révoltée, qui vit dans la banlieue tranquille du cap. Dans sa chambre multicolore, une poupée blonde en cage, suspendue au plafond, une biographie de Malcom X à son chevet, loin des envolées lyriques de Bach que lui impose son milieu familial, c’est la rythmique black qui l’inspire.

Un regard, une rencontre, un échange entre deux mondes que tout sépare et les barrières s’éffondrent. L’amour possible dans la fuite, ensembles, vers de nouveaux horizons.
Un regard tendre, naïf, humaniste et poétique sur l’Afrique du Sud des années Mandéla où l’amour entre noirs et blancs reste un tabou que seules l’énergie et l’innocence de la jeunesse peuvent encore transgresser. Tous les espoirs sont donc permis pour cette nouvelle génération, à condition qu’elle aille vivre ailleurs. Un conte de fée auquel on voudrait bien croire.

Laurence
Clap Noir

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Ntshavheni Wa Luruli
Avec : Junior Singo, Dana de Agrella, Jean-Pierre Cassel, Innocent Msimango, Lisa Petersen, Nicholas Jara
Scénario : Yves Buclet, Peter Speyer
Images : Gordon Spooner
Montage : Kako Kelber
Son : Thomas Desjonqueres, Hervé Buirette
Musique : Phil Sawyer
Décors : Jean-Vincent Puzos
Costumes : Leigh Bishop
Producteur : Olivier Delahaye et Hervé Houdart
Coproducteurs : Ben Woolford, Richard Green
Production : Odelion (France), Tall Stories (Grande-Bretagne), Richard Green & Associates (Afrique du Sud)
Contact : Fortissimo Films Sales, Mme Ester Bannenberg + 31 20 627 32 15
E-mail : info chez fortissimo.nl

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