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Les yeux secs
Narjiss Nejjar
Publié le : 2003

de Narjiss Nejjar. Maroc, 2003






SYNOPSIS

Une vieille femme sort de prison, après y être restée 25 ans. Dehors, elle ren­contre Fadh, un jeune chauf­feur de bus qui lui pro­pose de la rame­ner dans son vil­lage. La vieille accepte mais le pré­vient qu’elle le fera passer pour son fils, car dans ce vil­lage ne vivent que des femmes. Un vil­lage de femmes qui offrent leur corps, où seuls les hommes qui paient peu­vent entrer. La vieille retrouve ici sa fille, Hala, la chef rebelle et revê­che de ce vil­lage, aban­don­née 25 ans aupa­ra­vant. Elle décide de libé­rer cette com­mu­nauté de sa malé­dic­tion…

LES REALISATEURS


Narjiss Nejjar est née en 1971 à Tanger. Après avoir suivi des études de réa­li­sa­tion à Paris, elle devient assis­tante réa­li­sa­trice sur de nom­breux courts et moyens métra­ges. En 1994 elle réa­lise un pre­mier docu­men­taire l’Exigence de la Dignité, puis un second en 1996 Khaddouj…mémoire de Targha. Depuis elle a réa­lisé trois films de moyens métra­ges Le Septième Ciel (2001), Le Miroir du Fou (2001) et La Parabole (2002). Les Yeux secs est son pre­mier long métrage. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs-Cannes 2003, Il reçu le Grand Prix du Jury au 4ème Festival International du Film de Rabat.
Prix de la Première œuvre, Prix d’Interprétation fémi­nine (Fatima Harrandi) et Prix de cos­tu­mes au Festival National du Film Marocain, 2003.
Sélectionné au FIFF de Namur, 2003 et au 3ème Festival de Marrakech, 2003

CRITIQUE

Un cinéma maro­cain, à Cannes, on n’en voit jamais. Du cinéma fémi­nin maro­cain, encore moins. Aussi, la seule pré­sen­ta­tion en Quinzaine des Yeux secs, pre­mier film de la cinéaste maro­caine Narjiss Nejjar, cons­ti­tue déjà un événement en soi. Cependant, ce film-là ne nous fait pas la cha­rité : s’il est ici, c’est d’abord parce qu’il y trouve toute sa place. Place que, dans nos mémoi­res, il ne lâchera pas de sitôt : l’his­toire des Yeux secs déve­loppe un roma­nes­que inou­blia­ble.
Si la mise en scène, très clas­si­que, et un goût du cadre cer­tain main­tien­nent en per­ma­nence les Yeux secs dans une dignité tout à fait adé­quate à son propos, on doit aussi reconnaî­tre un désé­qui­li­bre géné­ral dans l’économie des plans, sou­vent d’une lon­gueur inu­tile ou même répé­tés. On est d’autant plus sou­cieux de le dire qu’il sem­ble­rait très facile de rendre les Yeux secs par­fai­te­ment acces­si­ble à toutes sortes d’impa­tients en l’élaguant d’une bonne ving­taine de minu­tes. La richesse du sujet, son actua­lité para­doxale et éclairante quant au sort des femmes en terre musul­mane, mais sur­tout sa pré­ci­sion poé­ti­que, méri­te­raient vrai­ment les meilleurs soins.
Libération

Dire l’amour sans honte
Avec Les yeux secs, Narjiss Nejjar traite plu­sieurs sujets, dont le plus inté­res­sant est l’émancipation des femmes face au regard et à la main-mise des hommes sur leur des­ti­née. Elle sou­hai­tait au départ faire un docu­men­taire sur ce lieu mais a fina­le­ment choisi la fic­tion : " J’ai senti une réti­cence de la part des femmes du vil­lage, et c’est ainsi que j’ai com­pris ce qui allait deve­nir la pro­blé­ma­ti­que de mon film, le regard de l’autre ".
Malgré son beau titre et son beau thème, le film est pour­tant gâché par des len­teurs, des mes­sa­ges trop appuyés, et une fin qui s’embourbe dans un lyrisme pes­si­miste et hys­té­ri­que (avant de bifur­quer sur une autre fin plus conven­tion­nelle et pas plus réus­sie). On pré­fè­rera en rete­nir la beauté de nom­breu­ses scènes, et son mes­sage en exer­gue : " un peuple est grand quand il sait dire l’amour sans honte ". Ses pro­jets ? " Je conti­nue­rais à har­ce­ler les cons­cien­ces en fai­sant des films…des films et des films… pour que nous, les femmes, ne soyons plus jamais de sim­ples pan­tins désar­ti­cu­lés, rasant les murs et mar­chant sur la pointe des pieds, mais des citoyens à part entière ".
afrik.com /tamurth.net

EQUIPE

Titre V.O : Al Ouyoune al Jaffa
Réalisation et scé­na­rio : Narjiss Nejjar
Avec : Siham Assif, Khalid Benchegra, Raouia, Rafika Belhaj
Image : Denis Gravouil
Son : Laurent Benaïm
Montage : Emmanuelle Pencalet
Musique : Guy-Roger Duvert
Décor : Hayat Sbai
Production : Terre Sud Films - Narjiss Nejjar
Terresudfilms chez yahoo.fr - nar­jiss­ne­j­jar chez yahoo.fr

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