Le Fleuve
Mama Keita
Publié le : 2006

Un film de Mama Keita Guinée - France






SYNOPSIS

Un jeune métis, Alfa, tue par vengeance un trafiquant avec lequel il est en affaires. Celui-ci est le commanditaire du meurtre de son meilleur ami, Abder. Dans l’affolement, Alfa s’enfuit et se réfugie au Sénégal, où vit une partie de sa famille qu’il n’a jamais rencontrée. Le choc de sa rencontre impromptue avec l’Afrique est brutal. Par amour sa cousine Marie se propose de l’accompagner en Guinée où il désire se rendre à la recherche du fleuve…

A PROPOS DU FILM

Le Fleuve est, à l’origine, le projet d’un ami, David Achkar. Il achevait ses repérages et s’apprêtait à rallier Dakar pour donner le premier tour de manivelle de son film, lorsqu’il succomba une semaine avant à une crise cardiaque, due à un état d’épuisement extrême, le 5 janvier 1998, à Conakry.

Je sais combien il est difficile, voire impossible, de faire un film à la place de quelqu’un qui n’est plus, et la responsabilité écrasante qui en découle. David en avait pleinement conscience, lorsqu’il me demanda de le suppléer " au cas où " . Il tenait à tout prix, quoiqu’il advienne de lui, que ce film existât. Après une longue réflexion, j’ai décidé d’adapter le scénario.

Dix années s’étaient écoulées depuis le début de ce projet. Je devais m’approprier le sujet pour être en mesure de projeter une vision personnelle, tout en lui conservant son âme.
Pour écrire l’adaptation, j’ai parcouru en voiture, à deux reprises, juillet et octobre 2001, le trajet emprunté par les deux protagonistes de Dakar à Conakry, afin de ressentir, voir, comprendre et traduire ce qui n’était alors pour moi qu’opacité. Au cours de ces longs voyages dans l’intérieur des terres, au coeur du pays réel, j’ai noirci une dizaine de carnets de notes. J’ai surtout mesuré combien ma connaissance de l’Afrique était jusqu’alors touristique et superficielle. Et il me reste encore beaucoup à apprendre.

Le tournage fut très éprouvant. Dans une large mesure, j’en ai pris conscience bien après, j’étais dans la peau du personnage, Alfa, ce métis que des circonstances singulières amènent sur la terre de ses aïeux et qui découvre dans la tourmente sa quête de l’autre partie de lui, celle jusqu’alors ignorée et qui lui fait tant défaut. Ce chemin fut pour moi l’occasion d’une expérience personnelle unique et bouleversante.

Le film s’inspire en partie de certaines situations vécues et de quelques rencontres faites au cours de ces repérages.
Le film existe aujourd’hui. J’ignore si le Fleuve sera à la mesure des espérances que David fondait en moi. Je me suis efforcé, du mieux que j’ai pu, de tenir la promesse faite à un ami.
Mama Keïta

LE REALISATEUR

Né à Dakar en 1956 d’une mère vietnamienne et d’un père guinéen, Mama Keïta a d’abord fait des études de droit à La Sorbonne. il devient scénariste et s’oriente ensuite dans la réalisation. Il signe plusieurs courts métrages : Le Cafard (1981), L’Oriental (1982), Opus (1985) et Une étoile filante (1998), portrait du cinéaste David Achkar, ami et collègue disparu.
En 1990, il signe Ragazzi, son premier long métrage, suivi de Le 11eme commandement (1997). Le Fleuve, qui est son film le plus récent, a reçu le Prix de la Presse au Festival du film de Paris, 2003.

CRITIQUE

Le Fleuve est un film fort. Rien de ce film ne peut laisser indifférent. Tout d’abord, l’histoire en elle-même. Un jeune métis, Alfa, (joué par Stomy Bugsy) tue par vengeance un trafiquant avec lequel il était en affaires. Dans l’affolement, Alfa s’exile au Sénégal où vit une partie de sa famille qu’il n’a jamais rencontrée. D’une fuite en avant, ce voyage va être l’occasion d’une découverte de soi, sur soi. Retour sur ses origines. Quête d’identité. Une sorte de road movie se met progressivement en place dans ce pays méconnu… subtile et gauche comme l’est tout à la fois le personnage phare. Réflexion sur cette fameuse " deuxième génération " qui vit en France coupée d ’une partie de la mémoire de son histoire. Véritable métaphore, Le Fleuve questionne la source. Par là-même, il rend un virulent hommage au métissage. C’est aussi l’histoire de son auteur, Mama Keïta, franco-guinéen, et de son ami cinéaste, aujourd’hui décédé, David Achkar.
Sophie Hoffelt

EQUIPE

Réalisation : Mama Keita
Scénario : adapté par mama Keita d’après " Le fleuve comme une fracture ", un scénario de David Achkar
Avec : Stomy Bugsy, Aurélie Coulibaly, Vincent Byrd Lesage, Karim Seghair,
Georges Kritchmar, Ramatoulaye Diallo, Doc Gynéco
Image : Octavio Espirito Santo
Montage : Sylvie Adnin
Son : Alioune Mbow, Jean Marc Dardalhon
Musique : Stomy Bugsy, Lou Achkar, François Coréa
Décors : Picasso Ndiaye, Emmanuel Macaigne, Philippe Ruiz
Production : Renaissance Productions
E-mail : renaissance.keita chez wanadoo.fr

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