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Le prix du pardon
Mansour Sora Wade
Publié le : mardi 7 février 2006

Un film de Mansour Sora Wade, Sénégal, 2002, 90’






SYNOPSIS

Depuis trop longtemps, un étrange brouillard recouvre un village de pêcheurs. Dans ce cadre propice à l’exagération des peurs et des superstitions, deux amis d’enfance, Yatma et Mbanick, rivalisent pour séduire Maxoye.

Mbanick, fils de marabout, ose seul défier les esprits et parvient à faire disparaître le brouillard. Le village entier lui fait fête et reprend vie sous le soleil enfin de retour. Les pêcheurs repartent en mer, le marché reprend ses couleurs. Maxoye et Mbanick peuvent dévoiler leur liaison aux yeux de tous. Mais Yatma n’accepte pas le nouveau prestige de Mbanick. Une nuit, fou de jalousie, il assassine son ami et rival et fait disparaître son corps en mer.

LE REALISATEUR

Mansour Sora Wade est né au Sénégal en 1952. Il obtient une maîtrise en cinéma à l’Université de Paris VIII. Il dirige de 1977 à 1985 les archives audiovisuelles du ministère sénégalais de la culture. En 1983 il réalise son 1er court métrage "Contraste". Suivront en 1989 "Fary l’ânesse", "Taal Pex", en 1991 et "Picc Mi" en 1992. En 1994, il consacre un documentaire au chanteur Ismaël Lô. "Le prix du pardon" est son premier long métrage.

Propos de Mansour Sora Wade
"Le Prix du pardon est adapté du roman homonyme de Mbissane Ngom, auteur sénégalais, instituteur de profession. Il est issu de l’ethnie des Lebu, peuple de pêcheurs vivant sur le littoral atlantique et entièrement tourné vers la mer, dont il tire toute sa subsistance. Moi-même d’origine Lebu, j’ai voulu tourner dans la région même où se situe l’action du roman. Je me suis toutefois accordé des libertés esthétiques dans la reconstitution des atmosphères, à partir d’une observation minutieuse de la réalité."

"Ce qui m’intéresse avant tout dans cette histoire, c’est qu’elle montre que les caractères ne sont pas posés, ni déterminés, une fois pour toutes. Ils évoluent, et sont souvent contradictoires, ambigus. Mes personnages s’expriment à travers leurs faiblesses et leurs qualités, qui pour moi sont essentiels pour communiquer leur "humanité". Maxoye, par exemple, dont les sentiments changent, passe de la haine à la compréhension, de la vengeance à l’amour. Elle finit par admettre le crime de Yatma car il est la preuve tragique de son amour pour elle."

"La mémoire africaine ancienne, typique des sociétés à culture orale, enregistrait une scène dans tous les détails et la restituait ensuite telle quelle, sans la résumer, comme un film qui se déroule. Cette remarque d’Amadou Hampâté Bâ explique le choix d’un narrateur et ce que cela implique pour la forme. En effet, avant d’être un livre, cette histoire est celle d’un griot qui crée un conte en parlant d’événements réels et le transmet aux générations à venir. Ce film tient donc à respecter cette tradition orale mais en lui trouvant une équivalence cinématographique et tout comme le récit du griot, il mélange trivialité et symbolisme, souci du détail et métaphores."

"J’ai tenu à ce que la vie ordinaire et le surnaturel existent ensemble, sans ostentation, de façon très simple, comme cela fut le cas dans mon enfance. En Éthiopie, les bergers copte considèrent que le léopard est chrétien et qu’il respecte donc les jours de jeûne le mercredi et le vendredi. Mais cela ne les empêche pas de rentrer tout de même leurs troupeaux ces jours là. Dans Le Prix du pardon, le requin est considéré comme la réincarnation de Mbanick, mais reste avant tout un requin. Ceci montre que la croyance et le pragmatisme coexistent naturellement au quotidien."

"J’ai voulu un traitement visuel étranger à tout folklore, à tout ce qui peut faire couleur locale. Sur le plan des costumes, et des étoffes par exemple, j’ai utilisé des couleurs unies et non bigarrées comme on l’entend généralement à propos des tissus africains. Si la couleur apparaît dans une scène, c’est qu’elle est là pour refléter un sentiment particulier. Par exemple pour la partie dans le brouillard, les couleurs sont plus ternes, puis plus vives pour celles dans les scènes ensoleillées. La couleur constitue ainsi un renfort supplémentaire pour l’action."

FICHE TECHNIQUE

Scénario : Mansour Sora Wade, Nar Sene
librement adapté du roman "Le Prix du pardon" de Mbissane Ngom, NEA Dakar
Consultants scénario : Boubacar Boris Diop, Ahmed Diop, Charles Castella, Yves Comte.
Interprètes
Yatma : Hubert Koundé
Mbanick : Gora Seck
Peer : Nar Sene
Baay Sogui : James Campbell
Maxoye : Rokhaya Niang
Amul Yaakaar : Alioune Ndiaye
Adu Seck : Thierno Ndiaye Doss
Yaay Rama : Diénaba Niang
Directeur de la photographie : Pierre-Olivier Larrieu.
Montage :Christian Billette.
Son : Pierre Catois.
Mixage : Philippe Lemenuel.
Premier assistant réalisateur : Yann Michel.
Décors : Mustapha "Picasso" Ndiaye.
Costumes : Mamefa Gueye Ba.
Musique originale : Wasis Diop et Loy Ehrlich.
avec la participation amicale de Youssou Ndour.
Directeur de production Sénégal : Diouga Moctar Bâ.
Producteur délégué et exécutif : Raphaël Vion.
Produit par : Raphaël Vion et Mansour Sora Wade.

FILMOGRAPHIE

Mansour Sora Wade a réalisé une vingtaine de documentaires et reportages pour TV5 et plusieurs films institutionnels, notamment pour l’Unicef.

Filmographie pour le cinéma

2001 : LE PRIX DU PARDON, long métrage fiction
1994 : ISO LO, documentaire musical
1992 : PICC-MI, court métrage fiction
1992 : AÎDA SOUKA, documentaire
1990 : TAAL PEXX, court métrage fiction
1989 : FARY L’ANESSE, court métrage fiction
1983 : CONTRASTES, court métrage fic

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