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Madame Brouette
Moussa Sene Absa
Publié le : mardi 7 février 2006

un film de Moussa Sene Absa






104 minutes, couleur, 35mm, 1.85. Dolby Stereo
Produit par Rock Demers et Danielle Champoux (Productions La Fête)
Moussa Sene Absa (MSA Productions)
Claude Gilaizeau (Productions de La Lanterne)
Une coproduction officielle Canada-Sénégal-France

"J’ai voulu creuser la nature de l’amour, savoir pourquoi certaines personnes restent trente ans ensemble et d’autres deux mois, et pourquoi certaines femmes décident qu’à 35 ans, elles ne veulent plus rien savoir des hommes ! Je voulais faire un portrait de ces femmes…"

"Le créateur doit être universel. Il doit arriver à toucher à ce que Senghor appelait "l’enracinement et l’ouverture". C’est un peu l’image du baobab, cet arbre immense dont la sève de la vie lui est donnée par les racines. C’est bien d’utiliser les feuilles et les branches, mais il ne faut pas oublier les racines."

SYNOPSIS


Le quartier Niayes Thiokeert (la Colline aux perdrix) aux petites heures du matin. Des coups de feu éclatent. Devant les voisons accourus, Naago sort en chancelant de la chambre de Mati et s’effondre criblé de balles. Celle que tout le monde appelle Madame Brouette, d’abord muette, s’accuse d’avoir assassiné son mari.

Mais qu’est-ce qui a pu provoquer un tel geste ? Dans le quartier, toutes les femmes s’accordent pour chanter les louanges de la jeune femme. Les hommes eux, ne sont pas sûrs qu’on doivent pardonner un tel acte. Et si leurs femmes se mettaient dans la tête de faire pareil ?

Au cours des heures qui suivent et de l’enquête de la police, se dégage la vie difficile de Madame Brouette. Jeune divorcée, mère d’une petite fille, Mati (Madame Brouette), gagne péniblement sa vie dans le marché de Sandaga en poussant sa brouette remplie de bric-à-brac. Avec son amie Ndaxté, qu’elle réchappe d’un mari qui la bat, elle rêve de sortir de sa condition et d’offrir un futur plus rose à sa fille Ndèye. Une gargote dans le quartier lui permettrait de gagner dignement sa vie et de ne plus rien devoir de personne. Tout comme la perdrix qui ne peut vivre en cage, Mati serait alors libre et indépendante. Les hommes, elle et Ndaxté n’en ont plus que faire et elles sont prêtes à tous les sacrifices pour réaliser leurs rêves.

Mais voilà que le destin place Naago, policier charmeur et beau parleur sur le chemin de Mati. Malgré ses paroles fières, Mati tombe sous le charme et croit avoir rencontré l’homme de sa vie. Elle est remplie d’espoir. Mais elle déchante vite… Naago est un flic corrompu, en cheville avec les caïds de la place et séducteur invétéré. Enceinte, Mati se retrouve avec sa fille dans un hôtel sordide sous la coupelle de Naago qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Résolue à s’en sortir à tout prix, Mati se décide et réussit à convaincre Ndaxté de l’accompagner pour une (une seule) expédition de contrebande pour se payer sa gargote. Mais hélas, une fois encore, Naago vient brouiller les cartes.

Au cours de la fête de tamxaritt, nuit où chacun se déguise, les hommes en femmes et les femmes en hommes, Naago, complètement ivre, refuse de suivre Ndèye venu le supplier d’assister sa mère lors de l’accouchement. Il ne lève pas non plus le petit doigt quand une bande de fêtards se précipite sur la gamine.

Quand il rentre au petit matin, Mati l’attend…

MOUSSA SENE ABSA, réalisateur et scénariste

Artiste aux multiples facettes, peintre, écrivain, musicien, Moussa Sene Absa passe avec aisance de l’écriture à la mise en scène, tant pour le théâtre que pour le cinéma. Il débute sur les planches comme acteur puis passe à la mise en scène de théâtre avec la pièce La légende de Ruba dont il est aussi l’auteur.

Au cinéma, son scénario Les Enfants de Dieu est primé au festival du film francophone de Fort-de-France et sa première réalisation, le court métrage Le Prix du mensonge lui vaut le Tanit d’argent lors des Journées cinématographiques de Carthage de1988.

En 1991, il réalise un long métrage en 16mm Ken Bugul puis plusieurs courts métrages Jaaraama, Set setal, Entre vos mains en 1992. L’année suivante, toujours prolifique, il réalise Molaan et Offrande à Mame Njare puis le long métrage Ça twiste à Poponguine qui remporte plusieurs récompenses internationales.

En 1994, il signe un moyen métrage Yalla Yaana puis, en 1996, Tableau Ferraille, un long métrage en 35mm qui remporte plusieurs prix dont celui de la meilleure photo (due à Bertrand Chatry) au FESPACO 97. Pour les Productions de La Lanterne, il réalise les documentaires Jef-Jel (1998) et Blues pour une diva (1999).

Tout en préparant Madame Brouette, il produit pour la Télévision du Sénégal une capsule humoristique quotidienne, Gorgorlu, qui remporte un succès inégalé auprès des téléspectateurs.

Par ailleurs, son talent de peintre n’est plus à reconnaître et sesœuvres vibrantes de couleurs sont exposées au Sénégal, en Europe et en Amérique.


Gilles Desjardins débute comme scénariste en écrivant le court métrage Ruse et vengeance réalisé par René-Richard Cyr en 1991. Il collabore ensuite avec Céline Baril au scénario de La Fourmi et le volcan, moyen métrage qui remporte le prix Québec-Alberta en 1992. Depuis, plusieurs des films dont il a écrit le scénario ont remporté une récompense ou une autre : Shabbat Shalom primé à Banff et aux prix Gémeaux en 1993, Les Pots cassés, une réalisation de François Bouvier, qui remporte entre autres le prix du meilleur scénario au Festival international du film de Moscou (1993), une mise en nomination pour le prix Génie du meilleur scénario (1994) et le prix du meilleur film francophone à Namur. On retrouve son nom au générique de Revoir Julie de Jeanne Crépeau, L’Ile de sable de Johanne Prégent et Les Muses orphelines de Robert Favreau.

Pour la télévision, il est script-éditeur de Des Crimes et des hommes, deux séries documentaires de 13 épisodes dont la dernière remporte un prix Gémeaux en 1998, et l’auteur-principal de Code secret, une série documentaire sur l’espionnage au Canada en 10 épisodes d’une heure.

Notes de production

L’aventure de Madame brouette débute vraiment en 1997 à Ouagadougou lors d’un FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) auquel Rock Demers participe en tant que membre d’un des jurys. Il y découvre Tableau Ferraille, film qu’il aime beaucoup, du réalisateur sénégalais Moussa Sene Absa. Les deux hommes avaient fait connaissance une dizaine d’années plutôt à Fort-de-France alors que Moussa, pas encore réalisateur, avait gagné un prix du scénario pour son projet Les Enfants de Dieu. Impressionné par les qualités de Tableau Ferraille, Rock Demers accepte de lire le prochain projet de Moussa Sene Absa, centré sur la difficile condition de la femme africaine, et décide de se lancer dans l’aventure d’une première coproduction avec le Sénégal.

Les conditions sont difficiles car il n’existe pas de traité officiel entre le Sénégal et le Canada. Le projet bénéficie cependant du Programme d’incitation à la coproduction nord-sud, un petit fond administré par le festival canadien Vues d’Afrique, et Moussa Sene Absa se lance dans une réécriture du scénario avec le scénariste canadien Gilles Desjardins. De son côté, en 1998, Rock Demers entreprend les démarches, comme il l’a fait pour plusieurs pays avec lesquels il voulait coproduire, pour que le Ministère du Patrimoine signe un traité de coproduction avec les autorités sénégalaises. (Le traité officiel entre le Canada et le Sénégal est finalement signé en 2001). Il propose à Danielle Champoux, qui a travaillé sur plusieurs productions en Afrique, d’être productrice du projet avec lui. Il faut aussi trouver un partenaire français pour que la production sénégalaise MSA puisse aller chercher sa part de financement en France et auprès de l’Union européenne. C’est ainsi que Claude Gilaizeau, des Productions de La Lanterne, qui a une longue expérience de la coproduction en Afrique et a déjà travaillé avec Moussa, s’allie au projet. La coproduction tripartite est lancée…

CRITIQUE

Traiter les relations entre les hommes et les femmes au Sénégal est ambitieux de la part du réalisateur ; la polygamie, le patriarcat, la prostitution, les rapports humains entre les catholiques et les musulmans le tout dans une société corrompue incarnée par un flic véreux. Le film est construit sous forme de flashs backs plus ou moins bien maîtrisés. Il nous immerge dans la vie de cette femme Mati, qui lutte pour vivre et s’émanciper.
La force de ce film, c’est son humanisme teinté d’autodérision où Moussa Sene Absa a réuni tout les ingrédients d’un pétillant film populaire africain : musique, danse, drame, humour et naïveté.
Marius (clap noir)

PRINCIPAUX MEMBRES DE L’EQUIPE

Production
- Productions La Fête : Rock DEMERS, Danielle CHAMPOUX, Chantal Lafleur
- MSA Productions : Moussa Sene ABSA, Badou BÂ
- Productions de La Lanterne : Claude GILAIZEAU
- Arté cinéma
- Avec la participation de l’Union Européenne, de l’Agence de la Francophonie, du Fonds sud cinéma-Ministère des Affaires Etrangères-Ministère de la Culture et de la Communication-CNC, Téléfilmcanada, Sodec, Crédit d’impot Québec, Crédit d’impot Canada, Vues d’Afrique, le Fonds Harold Greenberg,, la fondation Montecinema Verita.

Réalisation
Moussa Sene ABSA

Scénario
Moussa Sene ABSA, Gilles DESJARDINS

Direction de la photographie
Jean-Jacques BOUHON

Direction artistique
Moustapha NDIAYE dit Picasso

Direction de production
Danielle CHAMPOUX

Montage
Mathieu ROY-DECARIE

Son
Philippe SCULTETY

Musique
MAJOLY Serge FIORI et Madou DIABATE

Costumes
Fatou KANDE

Direction de post-production
Joe YARED

1er assistant réalisateur
Pierre MAGNY

Scripte
Claudette MESSIER

PRINCIPAUX INTERPRETES
COMMISSAIRE CHEF : Ousseynou DIOP
MATI : Rokhaya NIANG
NAAGO : Aboubacar Sadikh BÂ
NDAXTÉ : Kadiatou SY
NDÈYE : Ndèye Seneba SECK
LONDON PIPE : Akéla SAGNA
LE GRIOT : Pape MBOUP
VOCALISTE DU GRIOT 1 : Sidi NIANA
VOCALISTE DU GRIOT 2 : Mamadou PENE
VOCALISTE DU GRIOT 3 : Magdaan Momar GUEYE
VOCALISTE DU GRIOT 4 : Seune SENE
BOY TCHÉ : lbrahima M’BAYE
SAMBA : Moustapha NIANG
XUJA : Juliette Aîta BÂ
INSPECTEUR COLOMBO : Mody FALL
SPEAKER TV : Ibrahima M’BAYE SOPE

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