Le Fespaco fêtera son 50ème anniversaire du 23 février au 2 mars 2019 à Ouagadougou. Lors de la conférence de Presse qui s’est tenue le 15 janvier au siège de l’UNESCO à Paris, le comité d’organisation a dévoilé une partie du programme du cinquantenaire ; hormis les évènements exceptionnels qui donneront un peu de « folie » selon le président du comité organisateur, deux nouveautés, réclamées depuis longtemps aux organisateurs sont à souligner.
La 26ème édition ouvre 3 nouvelles sections à la compétition officielle ; les longs et courts métrages documentaires ainsi que les films d’animation. Les cinéastes sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le genre documentaire, et réclamaient qu’une section primée (Etalon et Poulain du documentaire), ainsi qu’un lieu lui soit consacré. C’est chose faite.
Nous avons souvent critiqué la sélection des films en compétition officielle, à juste titre, qui n’était pas à la hauteur d’un grand Festival de cinéma. Ainsi, un bon nombre de films qui n’avaient pas leur place en compétition concouraient alors qu’ils auraient dû figurer en panorama, et vice versa. Trop de films ne sont pas aboutis, ne répondant pas à l’exigence que l’on peut attendre d’une sélection officielle, souhaitons que le comité de sélection ne passe pas à côté lors de cette biennale, et qu’il amorce un vrai virage pour la prochaine décennie.
Autre nouveauté, le MICA (Marché International du Cinéma et de la télévision Africains), qui se tiendra désormais place de la Nation. Très excentré du centre-ville et peu fréquenté par les producteurs et les distributeurs, le MICA a souvent été décrié comme peu accessible aux professionnels ; être à proximité du siège et des lieux de projection permettra à ceux-ci de se rencontrer plus efficacement. Pour cela, les petits déjeuners du MICA doivent répondre à l’attente des professionnels inscrits, en leur offrant la possibilité de participer à des rencontres en se frottant aux tendances du marché. La distribution étant le poumon des cinémas africains, espérons que cette initiative soit enfin efficiente.
Le pays invité d’honneur est le Rwanda, et le thème de la 26ème édition est « Confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité ». Le colloque organisé par Gaston Kaboré sur ce thème abordera une réflexion sur la mémoire et la transmission. Comment l’Afrique a-t-elle été filmée ? Quel héritage ont transmis les cinéastes ? Que va garder la nouvelle génération et que transmettra-t-elle à l’ère du numérique ? Autant de questions à laquelle le colloque, composé d’invités prestigieux comme Christiane Taubira (sous réserve) tentera de répondre.
Il n’y a pas de grand anniversaire sans un peu de folie : à cette remarque pertinente, le Président du comité national d’organisation Yacouba Traoré nous livra quelques éléments de ce programme de « folie ». Selon lui, « c’est mettre les cinéastes africains et le cinéma au centre de nos préoccupations, cela va se passer dès la cérémonie d’ouverture, imaginez que le tapis rouge sera déroulé pour tous les cinéastes, imaginez que la fanfare de la garde nationale va jouer des interprétations inspirées des musiques de films africains, ce sont des détails mais c’est un peu ça la folie ».
Il poursuit : « le 2ème pilier, c’est permettre aux cinémas africains d’aller à la conquête de son public, nous allons revenir aux fondamentaux. Quand Sembene Ousmane, Paulin Soumanou Vieyra venaient à Ouaga, leur premier public était les étudiants. Nous allons déconcentrer les projections et leur permettre d’aller à la rencontre des élèves et des étudiants dans les universités et lycées de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso et des établissements mythiques pour susciter les vocations.
Le 3ème pilier, c’est de rendre hommage. Sembene Ousmane disait « nous avons créé le Fespaco, aujourd’hui c’est le Fespaco qui nous porte ». Nous allons leur rendre hommage, à ceux qui ont créé le cinéma africain, à une dame qui a prononcé le premier discours de sa vie, Mme Alimata Salembéré.
Nous allons rendre hommage à un personnage insoupçonné, le général Sangoulé Lamizana, qui a donné plus que n’importe qui au Fespaco !
Egalement à la mémoire de Sembene Ousmane. Quand il venait poser ses valises à l’hôtel Indépendance, il sacrifiait à 2 traditions : la 1ère était la cérémonie de libation à la place des cinéastes, la 2ème c’était de rendre visite à Lamizana pour tout ce qu’il a fait pour le Fespaco !
Pour terminer, nous allons donner du sens, marquer l’instant, pour que 50 ans après, on continue de parler de la célébration du cinquantenaire. »
Rendez-vous prit par notre rédaction le 23 février pour vous faire vivre au plus près ce cinquantième anniversaire !
BT
Liste des fictions longs-métrages en compétition
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