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Gindou, la source noire
Publié le : mardi 17 septembre 2013
29ème édition des Rencontres de Cinéma à Gindou

La 29ème édition des Rencontres de Cinéma à Gindou, dans le Lot s’est déroulée du 17 au 25 août 2013 à l’aube. La pluie a attendu 7h le dimanche pour arroser les derniers endormis devant l’immense écran du théâtre de verdure après une nuit de projections non-stop.

L’invitée d’honneur, Claire Simon, fit l’ouverture avec sa fiction Gare du Nord. Réalisatrice exigeante, elle sut capter un public attentif et lui donner, jour après jour, les clés de son écriture cinéma à travers des films comme Mimi, Ça brûle, Sinon oui, Comment acheter une arme, etc...

Chaque matin le public des cinéphiles fous furieux de Gindou prit le chemin du nouveau Louxor, une structure préfabriquée qui remplace (désormais ?) le vieux chapiteau blanc et bleu, mi-cirque mi-sauna où tant de passions s’exacerbèrent ! Les tchatches furent étincelantes et, le soir venu, le Théâtre de Verdure se révéla débordé sur les ailes.
Courts métrages ( y compris une sélection du festival de Tampere en Finlande), films du patrimoine présentés avec amour, et longs métrages du monde entier constituent le programme des Vagabondages qui ouvrent grands leurs écrans au monde entier : Closed Curtains de Jafar Panahi (Iran) , The Lunchbox de Ritesh Batra (Inde), Wajma de Barmak Akram (Afghanistan) en présence de ses deux actrices, Youth de Tom Shoval (Israel), My Sweet Pepperland de Hiner Saleem (Kurdistan) et Henri de Yolande Moreau pour n’en citer qu’une faible partie...

Un soir, mon voisin, ancien maire et propriétaire du champ voisin, me parla du Fespaco. Il avait plusieurs fois accompagné l’équipe des programmateurs à Ouagadougou et me racontait ses découvertes émerveillées. C’est que, depuis bientôt 30 ans, le cinéma africain a pris racine à Gindou. La liste est longue des cinéastes africains qui présentèrent leurs films aux Rencontres ; Djibril Diop Mambety en 1991 et Abderrahmane Sissako en 2010 en furent les invités d’honneur.

Cette année , trois œuvres de jeunes réalisateurs parlaient du Continent : En terrain connu de Nassim Amaouche, E.T. comme Enfants de Troupe de Momar Désiré Kane et Mille Soleils de Mati Diop. Si les deux premiers réalisateurs étaient présents, le public, orphelin d’une tchatche qu’on pressentait émouvante, regretta l’absence de Mati Diop.
Trois films qui ont en commun de revenir vers le passé pour éclairer le présent, comme un athlète recule pour prendre son élan. Nassim Amaouche accompagne son père en Algérie sur les traces de la maison natale ensevelie lors d’un bombardement. Momar Kane revisite le Prytanée militaire de St Louis du Sénégal où il a fait ses classes. Mati Diop, jeune pousse du clan Diop, s’empare avec talent de Touki Bouki, premier long métrage de son oncle, Djibril Diop Mambéty, pour interroger l’héritage.
À Gindou coulait la source noire.

Michèle Solle

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