Je suis réa­li­sa­trice, scé­na­riste, ciné­phile et amie de Clap Noir. Le site m’a laissé faire ma petite chro­ni­que du fes­ti­val… au jour le jour.





Vendredi 25 février 2005
Arrivée au Burkina dans un avion plein de fes­ti­va­liers qui fes­pa­ki­sent déjà en spé­cu­lant sur les nou­vel­les ten­dan­ces (du cinéma afri­cain). On parle d’Afrique du Sud, du Maghreb et du Burkina. On parle aussi d’un cinéma qui fête ses cin­quante ans et dont Claude Haffner, la fille de Pierre Haffner ( cri­ti­que et for­ma­teur, ami du cinéma afri­cain, décédé récem­ment) a choisi de dire, citant son père, dans un film pré­senté au fes­ti­val (D’une fleur double et de quatre mille autres) : "le cinéma est un enfant de qua­rante ans… ". Alors, les cinéas­tes afri­cains, de grands enfants ?

Samedi 26 février 2005
Je passe pour ma part la céré­mo­nie d’ouver­ture du fes­ti­val avec dis­cours offi­ciels, concerts (sono défec­tueuse, paraît-il, en par­ti­cu­lier pour l’immense majo­rité du public situé dans la fosse du stade) et feux d’arti­fi­ces, retrans­mise à la télé­vi­sion bur­ki­nabé, au bord de la pis­cine de l’hôtel Indépendance. C’est de toute façon là que tout se passe. On observe, jacasse, joue et déjoue les car­riè­res au bord de cette pis­cine. Donc, vive l’Indépendance !
Il paraît qu’on déplore deux morts lors de cette céré­mo­nie. Le cinéma afri­cain, vic­time de son succès ?

Dimanche 27 février 2005
Ce diman­che où la cha­leur est écrasante et le soleil invi­si­ble tant l’air est lourd, je vais me pas­sion­ner pour les pion­niers du cinéma afri­cain, Paulin Soumanou Vieyra (Afrique sur Seine) et Ousmane Sembène (Borom Sarret), que le Fespaco nous offre à décou­vrir ou redé­cou­vrir. Puis, au Centre Culturel Français, je décou­vre les talents des docu­men­ta­ris­tes de la nou­velle sélec­tion Le côté doc, très ins­pi­rante.

Le soir, je dîne en com­pa­gnie d’un homme de cinéma séné­ga­lais, Cheikh Ngaïdo Bâ (Snepac) qui me promet de m’accor­der une inter­view sur les potins de 40 ans de Fespaco, qu’il pra­ti­que pour sa part depuis 1975 ! A suivre…

Caroline Pochon
28 février 2005