Le fétichisme des diplômes
Publié le : jeudi 14 avril 2005
Fespaco 2005






Nous sommes à la salle de confé­rence du Pnud où doit se tenir le col­lo­que sur la for­ma­tion et les enjeux de la pro­fes­sion­na­li­sa­tion. Nous sommes en pleine dis­cus­sion sur un film que nous avons jugé pas assez poi­gnant. Un mon­sieur se mêle de la dis­cus­sion, et lors d’une diver­gence de point de vue, il nous fait remar­quer qu’il est Docteur en cinéma, donc plus auto­risé que nous à parler du cinéma.

Durant le col­lo­que, les confé­ren­ciers n’ont cessé de parler de for­ma­tion, de diplô­mes, de cadre stra­té­gi­ques, d’objec­tifs opé­ra­tion­nels, de mon­dia­li­sa­tion dans la culture, etc. Quels ver­ba­lis­mes inu­ti­les. La réa­lité est là et claire. Il nous faut être prag­ma­ti­que. Levons les yeux et comp­tons le nombre d’écoles qui for­ment aux métiers de la com­mu­ni­ca­tion. Très peu. Et même quand ils exis­tent, la sco­la­rité est tel­le­ment élevé que per­sonne n’osent y entrer sans avoir au préa­la­ble un sou­tient. Mais sou­tient de qui ? L’Etat est pauvre et ne donne plus de bourse.

Qui for­mera ? La ques­tion mérite que nous nous y attar­dions. La plus part de nos pros n’ont pas fait l’IDHEC ou le FEMIS. Ils ont acquis une solide expé­rience sur le ter­rain. Les cri­tè­res uni­ver­si­tai­res les dis­qua­li­fient pour la for­ma­tion. Supposons qu’on ferme les yeux et qu’on les uti­lise quand même. Les diplô­mes ne seront pas reconnus parce que les for­ma­teurs eux-mêmes ne sont pas reconnus.

Arrivons donc à la ques­tion du pro­fes­sion­na­lisme. Doit on penser le pro­fes­sion­na­lisme en terme de par­che­min ou en terme d’effi­ca­cité sur le ter­rain. En tout cas, l’ex « docker » de Marseille a prouvé à plus d’un que faire du bon cinéma, c’est d’abord être doué, aimer pas­sion­né­ment la chose et aller à l’école du ter­rain.

Souleymane S. Mao
Candide Etienne
2 mars 2005

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