Nous sommes à la salle de conférence du Pnud où doit se tenir le colloque sur la formation et les enjeux de la professionnalisation. Nous sommes en pleine discussion sur un film que nous avons jugé pas assez poignant. Un monsieur se mêle de la discussion, et lors d’une divergence de point de vue, il nous fait remarquer qu’il est Docteur en cinéma, donc plus autorisé que nous à parler du cinéma.
Durant le colloque, les conférenciers n’ont cessé de parler de formation, de diplômes, de cadre stratégiques, d’objectifs opérationnels, de mondialisation dans la culture, etc. Quels verbalismes inutiles. La réalité est là et claire. Il nous faut être pragmatique. Levons les yeux et comptons le nombre d’écoles qui forment aux métiers de la communication. Très peu. Et même quand ils existent, la scolarité est tellement élevé que personne n’osent y entrer sans avoir au préalable un soutient. Mais soutient de qui ? L’Etat est pauvre et ne donne plus de bourse.
Qui formera ? La question mérite que nous nous y attardions. La plus part de nos pros n’ont pas fait l’IDHEC ou le FEMIS. Ils ont acquis une solide expérience sur le terrain. Les critères universitaires les disqualifient pour la formation. Supposons qu’on ferme les yeux et qu’on les utilise quand même. Les diplômes ne seront pas reconnus parce que les formateurs eux-mêmes ne sont pas reconnus.
Arrivons donc à la question du professionnalisme. Doit on penser le professionnalisme en terme de parchemin ou en terme d’efficacité sur le terrain. En tout cas, l’ex « docker » de Marseille a prouvé à plus d’un que faire du bon cinéma, c’est d’abord être doué, aimer passionnément la chose et aller à l’école du terrain.
Souleymane S. Mao
Candide Etienne
2 mars 2005
Clap Noir
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