Voir en ligne : A voir ou revoir en famille : Rue Cases-Nègres
Le jury du long métrage du 23e Fespaco sera présidé par la grande et célèbre réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy. Elle est la première réalisatrice afro-caribéenne à être produite par un studio de Hollywood, en l’occurrence la Metro-Goldwyn-Mayer pour son film « Une saison blanche et sèche ».
« Rue Cases-Nègres », film qu’elle a réalisé en 1983 fut un film qui touche encore et toujours la jeunesse africaine. En effet, l’histoire de cette grande mère courage, M’man Tine qui s’est battue pour que son petit fils José aille dans une bonne école est un exemple qui est donné aux jeunes. Lutter pour acquérir connaissances et indépendance car, seule l’éducation ouvre les portes de l’avenir. En 1985, « Rue Cases-Nègres » obtient le prix du public au 9e Fespaco.
Le choix de mettre des femmes présidentes aux commandes des cinq jurys officiels du Fespaco 2013 va peut-être favoriser de nouveaux talents dans la gent féminine, et peut-être aurons nous, dans les sélections à venir, plus de femmes réalisatrices. Cette année, en compétition long métrage, une seule femme : Apolline Traoré qui vient avec un film « Moi Zaphira » raconter l’histoire d’une veuve qui vit dans un milieu où la tradition ne lui permet pas de s’épanouir. L’édition passée du Fespaco a aussi vu une seule femme en compétition long métrage. Il s’agit de la franco-burkinabè Sarah Bouyain avec son film « Notre étrangère ».
S’il y a bien une vérité qu’il faut se dire en Afrique, c’est la suivante. Le Continent est porté par la femme. Elle est le socle de la famille, battante, elle ne se laisse pas dominer par le pessimisme ambiant dans lequel les hommes ne cessent de végéter. Dans les marchés, les restaurants, les écoles et dans les hôpitaux, les femmes sont les premières dans l’arène. Il faut que la lutte qu’elles mènent dans la vie de tous les jours se fasse aussi dans le monde cinématographique, où elles auront à nous raconter des histoires d’hommes et de femmes, courageuses, qui luttent pour que le continent sorte enfin de sa léthargie.
Déjà, dans le domaine des séries télévisées, des courts métrages et des documentaires, nous connaissons de nombreuses femmes qui portent haut le flambeau de la profession.
Gageons que le choix des battantes que sont Euzhan Palcy, Wanjiru Kinyanjui, Jacky Motsepe , Osvalde Lewat , Beti Ellerson , Salimata Salembéré (invitée d’honneur de la présente édition), Fatoumata Coulibaly et toutes les autres femmes qui sont dans les jurys pousseront d’autres femmes à se lancer dans la réalisation des longs métrages qui s’imposeront dans les salles obscures d’Afrique et du monde.
Candide Étienne
Clap Noir
Association Clap Noir
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