7 - Chroniques tunisiennes !
Publié le : dimanche 31 octobre 2010
Jeudi 28 octobre - JCC 2010








Avenue Bourguiba



Soleil ! Journée de réunions. Avant de m’enfermer dans les salles, tour du quartier, photos. A cette heure-ci c’est calme. Un petit noir dans un café du boulevard. Je paie 0,90 dinar, si on traverse, le prix fait la culbute. Jusqu’à 3 dinars à l’Africa…

10H Au 5ème étage de l’Africa. Conférence de presse convoquée par l’OIF (organisation Internationale de la Francophonie) et la FEPACI (fédération panafricaine des cinéastes) : Nouvelle étape dans la mise en place du Fond panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel, baptisé provisoirement CINEA.


©AFP/Fethi Belaid

Avec, Charles Mensah de la FEPACI, Frédéric Bouilleux et Souad Houssein de l’OIF, la chambre syndicale des producteurs tunisiens.
"C’est un projet africain à 100% pour que l’Afrique parle de l’Afrique", a déclaré Frédéric Bouilleux, expert de l’OIF. Ce Fonds a pour finalité "d’offrir à près d’un milliard d’Africains les moyens de se réapproprier leurs histoires, de consolider leur identité et de partager leurs visions avec le reste du monde", a-t-il déclaré.

Lors du festival de Cannes, au pavillon des cinémas du monde, l’OIF s’est engagée à répondre à la requête de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) en apportant son expertise et en finançant une étude de faisabilité du projet. La Fepaci concrétise ainsi une résolution de l’Union africaine (UE) réaffirmant "la légitimité de l’Afrique à se doter de moyens de son expression cinématographique".
L’OIF continuera par ailleurs de gérer le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, qui a financer plus d’un millier de films, depuis sa création il y a 22 ans.

Exposé des participants devant une assemblée de professionnels.
En résumé :
 Soutenir d’abord la production en Afrique, ensuite, la distribution, puis la postproduction (ex : doublage), que l’argent dépensé le soit, en Afrique.
 Favoriser la diffusion des films à la télé sans se lancer dans la gestion des salles.
 Créer un système économique à partir du cinéma en développant les métiers.

Les professionnels des différents pays ont apporté leur soutien pour la mobilisation d’un budget de public-privé de plusieurs millions d’euros : solliciter les états, les entreprises, les personnalités privées et pourquoi pas la diaspora ? Structure de gouvernance : il paraitrait que le statut de fondation serait le plus adapté, avec une présidence tournante. C’est un projet réaliste qui favorise le professionnalisme, avec des solutions pragmatiques. Un Fonds évolutif pouvant s’ouvrir, plus tard, sur d’autres types d’activité.

Débat et questions : sur l’indépendance de la structure, sur la nature des œuvres produites, le problème des langues, le rôle des télévisions etc… Mais l’objectif important est de sauver les œuvres face aux chaînes de télé qui n’appliquent pas les lois. Un véritable plan Marshall est à mettre en œuvre. Pour survivre, il faut résister et produire.
Le projet devrait être finalisé d’ici le prochain Fespaco à Ouagadougou en février 2011.

Grand footing jusqu’au Tunisia, où se tient le Colloque : Les Cinémas du Maghreb et leurs publics dans un contexte arabo-africain. Enfer et damnation c’est à 10 heures qu’avait lieu la table ronde sur la critique ! Faudrait avoir le don d’ubiquité. « Que veux-tu, on fait ce qu’on peut » Le débat est intéressant mais pris au vol, entre réalisatrices et chercheuses. Un grand café, et retour vers le centre accompagnée des touristes en short et appareils photos, tout heureux de retrouver le soleil. Je croise Jean-Marie Téno qui m’entraîne au 4eme Art voir le documentaire Nous étions communistes de Maher Abi Samra, Liban, en compétition. Salle pleine, hall gavé de jeunes. Le communisme de par le monde, et les souvenirs de guerre d’une bande de camarades. Prenant !


Nous étions communistes

Salle de presse de l’Africa : un bourdonnement constant. Les places sont chères. J’arrive à décrocher un écran et visionne La Mosquée, en temps réel. Encore une fois la deuxième lecture apporte son lot de surprises. 20h sont passées depuis longtemps et les derniers s’accrochent encore. Passage éclair à la salle à manger (de l’Africa, plus la peine de préciser, on y campe tous !). Le système des buffets est génial, pas d’attente, c’est le choix qui prend tu temps…

Tout le monde est motivé pour aller au Rio voir la deuxième projection de Shirley Adams d’Oliver Hermanus, Afrique du Sud . Actuellement le champion du bouche à oreille en compétition longs métrages. « C’est où le Rio ? » « Tu prends à gauche et à gauche, c’est le deuxième cinéma » Encore la foule et déjà un orateur au micro. Mais il a l’accent belge, tiens ! Où est passé mon programme ? Je réalise que je suis au Mondial et que j’écoute le réalisateur belge Jaco Van Dormeel, présenter Mr Nobody. Sortir en vitesse … la tête basse. En fait le Rio est dans la rue derrière. Un vrai paradis des cinéphiles que ce quartier. Ouf, on attend l’actrice, qui ne viendra pas d’ailleurs, car elle a dû se perdre aussi. Drôle de décoration rouge et simple, années 50 dans le jus.


Shirley Adams

Le réalisateur, 25 ans, a tourné en numérique son premier film. Tout en plans rapprochés, bustes, et souvent de dos…La vie de cette mère, de son fils Donnovan, qu’une balle a rendu tétraplégique 10 mois plus tôt. Que le départ du père plonge dans la misère. Miracle du cinéma. On est pris. Les acteurs sont magnifiques, le propos simple, l’émotion à son comble. Très peu de paroles. Dans ce monde rendu statique se passent quand même de menus évènements qui pèsent sur une vie. Unanimité des avis à la sortie. Indéniablement Olivier Hermanus, est un jeune homme à suivre. Un bon film, ça vous recharge les batteries. Les rues se vident, quelques policiers de ci de là. Un tour à la Médiathèque, dans un jardin un bar, des fauteuils, de la musique, des tas de gens relax, enfin ! Un lieu parfait pour prépare l’after.

M.S.

Également…

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