Abouna
Mahamat-Saleh Haroun
Publié le : 2006

Un film de Mahamat-Saleh Haroun, Tchad, 2002, 85’

SYNOPSIS

Tahir (15 ans) et Amine (8 ans) se réveillent un matin et apprennent que leur père a mystérieusement quitté la maison. Pourquoi ? Ils sont d’autant plus déçus que ce jour-là, il devait arbitrer un match de foot opposant les gosses du quartier. Ils décident d’aller à sa recherche à travers une longue errance dans la ville, inspectant les différents lieux où il avait l’habitude d’aller. Sans résultats, ils se laissent aller, préférant l’école buissonnière, traînant au hasard des rues, se réfugiant dans les salles de cinéma... Un soir, dans la pénombre, les enfants croient reconnaître leur père à l’écran. Ils s’arrangent pour voler les bobines du film…

LE REALISATEUR


Mahamat-Saleh Haroun est né en 1961 au Tchad. Il entreprend ses études au conservatoire Libre du Cinéma Français à Paris, et ensuite à l’ I .U.T de Bordeaux sur le journalisme. En 1994, Il réalise son premier court-métrage " Maral Tanie " et en 1999, il tourne son premier long métrage " Bye-bye Africa " qui sera doublement primé à la Mostra de Venise. Il recevra plusieurs prix spéciaux pour son deuxième long métrage, " Abouna " lors du Fespaco 2003.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation et scénario : Mahamat-Saleh Haroun
Avec : : Ahidjo Mahamat Moussa, Hamza Moctar Aguid, Zara Haroun, Mounira Khalil, Koulsy Lamko, Garba Issa...
Image : Abraham Haile Biru
Musique : Diego Moustapha N’Garade
Son : Marc Nouyrigat
Montage : Sarah Taouss Matton
Production : Duo Films, Goï-Goï Productions

CRITIQUES DE PRESSE

Clap Noir
"Abouna" est un film en apesanteur. Avec sobriété et grâce, il vous transporte au plus profond de votre être. Le destin tragique de deux enfants tchadiens, Tahir et Amine, confrontés à l’absence du père, à la lente folie de la mère, dans un pays détruit par la guerre.

Le fil conducteur de ce voyage initiatique, est cette quête du père, parti travailler ailleurs.
Cet ailleurs que les enfants idéalisent à travers le cinéma, leur seul refuge.
Un jour ils croient le reconnaître sur l’écran et décident de voler les bobines du film. Leur destin bascule…

Mahamat Saleh Haroun réussit grâce à une photographie très léchée, et à une unité de couleurs (les enfants portent toujours les mêmes vêtements) à vous garder concentrer sur ces deux êtres perdus. Comme des tâches lumineuses au milieu de nulle part, ils traversent le film, changent, évoluent et deviennent matures sans d’autres artifices que leur regard.

Les comédiens sont magnifiques et la réalisation pleinement maîtrisée, une réussite.
Mahamat Saleh Haroun prouve dans ce deuxième long métrage que l’on peut allier esthétisme et esprit. "Abouna" est un film qui vous hante longtemps après l’avoir vu.
Isabelle AUDIN

Télérama
Abouna (" notre père ") s’écoule comme un fleuve paisible. La contemplation guide cette errance initiatique, harmonieuse malgré les difficultés sociales, et plus tard la survenue d’un drame. Le réalisateur, qui signe là son deuxième long métrage dans un pays où le cinéma est à peine né, apporte à travers des couleurs pastel et des cadrages soignés une douceur inattendue, qui agit comme un baume. Attitude pudique, un peu trop peut-être on aimerait parfois être plus près des deux frères, en savoir plus sur eux. Mais cette légère frustration est compensée par la description inquiète d’un pays abîmé et par un imaginaire sensible, enchanté lors d’une belle scène dans une salle de cinéma où les enfants croient reconnaître leur père à l’écran. Preuve que l’imaginaire aide à construire sa propre identité.

Les inrockuptibles
Une fiction minimaliste et graphiquement parfaite : vicissitudes tragiques et lumineuses de deux garçons africains abandonnés par leur père.

Chronic’art
A partir d’un fait divers observé au Tchad - les maris qui disparaissent du jour au lendemain abandonnant femme et enfants -, Mahamat-Saleh Haroun imagine un émouvant récit d’apprentissage emprunt d’une poésie qui doit autant aux magnifiques décors naturels du film qu’à la foi du cinéaste en les vertus presque magiques du cinéma.

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