Grigris
Mahamat-Saleh Haroun
Publié le : lundi 10 juin 2013

Voir en ligne : Grigris à Cannes

Un film de Mahamat-Saleh Haroun, Tchad, France, 2013, 101’
Sélection officielle Cannes 2013
Prix Vulcain Cannes 2013

Sortie française le 10 juillet 2013

SYNOPSIS

Alors que sa jambe paralysée devrait l’exclure de tout, Grigris, 25 ans, se rêve en danseur. Un défi. Mais son rêve se brise lorsque son oncle tombe gravement malade. Pour le sauver, il décide de travailler pour des trafiquants d’essence...

CRITIQUE

Grigris, le dernier film du Tchadien Haroun, relate les mésaventures d’un danseur handicapé qu’un fâcheux concours de circonstances va pousser dans les bras d’un caïd du trafic d’essence à Ndjamena.
On est loin, dans grigris, des écueils du cinéma calebasse. Le film nourrit au contraire son atmosphère d’une urbanité tout assumée et explore les méandres de la vie nocturne d’une capitale que l’on appréhende par ses aspects les plus obscurs : trafics, violence, absence de solidarité, misère et prostitution composent la trame de fond de cette fresque hyper contemporaine.
En suivant les chemins de traverse qu’emprunte son héros Grigris, Haroun approfondit son étude de la nature humaine. Il continue aussi de nous en livrer sa vision ambiguë.
Il reste toujours une lueur d’espoir dans les films d’Haroun, mais on ne peut pourtant s’empêcher de se sentir très désespéré par sa façon de raconter des histoires. Les personnages de Grigris forment une galerie de profils très divers que semblent rassembler une forme de désenchantement. Ils sont dépeints de manière brute, frontale ; sans jugement mais parfois aussi sans tendresse.
Qu’il s’agisse de Grigris, de Mimi, de Moussa ou du beau-père - dont l’état de santé est l’élément déclencheur du film noir -, les perspectives qui s’offrent à eux paraissent bien sombres et limitées. Peut-on avoir la moindre influence sur le cours des choses ? Pas évident dans le monde selon Haroun où même celui qui a su dompter son handicap et créer la beauté de ce qui était le défaut semble en tirer bien peu d’avantages.
Sophie Perrin

Lire aussi : Un homme qui danse

LE REALISATEUR

Né en 1960 à Abéché, au Tchad, il vit en France depuis 1982. Il a étudié le cinéma et le journalisme en France. Il se fera connaître avec Bye bye Africa en 1999, avec lequel il obtint le Prix du Meilleur premier film à la Mostra de Venise. Le réalisateur est déjà venu sur la croisette à la Quinzaine des Réalisateurs avec Abouna en 2002, film qui a par ailleurs reçu plusieurs prix spéciaux au Fespaco 2003. Mais c’est avec Daratt, saison sèche, Prix spécial du Jury au festival de Venise en 2006 et Etalon de bronze au Fespaco 2007 qu’il se fait réellement connaître sur la scène internationale. Un homme qui crie son quatrième long-métrage a reçu le Prix spécial du jury à Cannes 2010 et l’Etalon d’argent au Fespaco 2011. Il est pour la 2eme fois en compétition officielle en 2013 à Cannes avec Grigris.

FILMOGRAPHIE

 1991 : Tan Koul
 1994 : Maral tanié, cm
 1995 : Bord’Africa, doc
 1996 : Goï-Goï, cm
 1996 : Sotigui Kouyaté, un griot moderne, doc
 1999 : Bye-bye Africa, lm
 2001 : Letter from New York City, cm
 2002 : Abouna, lm
 2005 : Kalala, doc
 2006 : Daratt (saison sèche), lm
 2007 : Sexe, gombo et beurre salé, lm TV
 2010 : Un homme qui crie, lm

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Mahamat-Saleh Haroun
Scénario & Dialogues : Mahamat-Saleh Haroun
Avec : Souleymane Deme, Anaïs Monory, Cyril Guei, Marius Yelolo, Youssouf Djaoro
Images : Antoine Heberle
Montage : Marie-Hélène Dozo
Son : André Rigaut
Musique : Wassis Diop
Montage son : Bridget O’Driscoll
Mixage :Julien Cloquet
Décors : Ledoux Madeona, assisté de Chérif Michel Tadida
Production : PILI FILMS contact chez pilifilms.fr , GOÏ GOÏ PRODUCTIONS (TCHAD), FRANCE 3 CINÉMA (FRANCE)
Distribution : LES FILMS DU LOSANGE - r.vial chez filmsdulosange.fr - www.filmsdulosange.fr

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