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Bye-bye Africa
Mahamat-Saleh Haroun
Publié le : 1999

Un film de Mahamat-Saleh Haroun, Tchad, France, 1999, 86’

SYNOPSIS

A la suite du décès de sa mère, le réalisateur retourne dans son pays, au Tchad. Sur place, il en profite pour faire des repérages pour son prochain film, une réflexion sur l’état du cinéma dans son pays. Un certain nombre de situations mettent en évidence les difficultés de productions et de diffusion à N’Djaména ; c’est un regard mélancolique sur cette ville où la guerre a chassé le cinéma.

A PROPOS DU FILM

" A quoi ça sert le cinéma ? "
Au commencement, il y a eu cette question, apparemment naïve, que m’a posée une de mes tantes. C’est comme une balle qu’elle m’avait envoyée : je l’ai saisie au bond et j’ai décidé de me raconter à travers cette histoire… Bye-bye Africa, c’est en quelque sorte une réponse à la question de ma tante, qui avoue aussi ne pas toujours comprendre mes films. Alors je m’interroge : à qui s’adressent mes films ? Des questions, souvent sans réponse, dans ce film qui est une réflexion sur mon travail de cinéaste tchadien, je veux dire africain, et sur les conditions dans lesquelles j’exerce mon métier au Tchad.

Il y a donc beaucoup de moi-même dans ce film. Un film que j’ai tourné dans l’urgence…
Parce que, à mon avis, les cinémas d’Afrique, pour continuer d’exister, doivent s’inventer une nouvelle économie, propre à leurs moyens. Comme le disait Thomas Sankara : " Il faut produire. " Produire pour ne pas disparaître. Car, c’est la visibilité même de nos cinémas qui est en jeu.
Partant de là, nous avons cherché la meilleure adéquation possible entre les moyens dont nous disposions et la forme du film. Avec notre petit budget, nous avons choisi de tourner en vidéo… Petite équipe, comédiens non professionnels, et tournage léger ; un travail en toute liberté, avec ces comédiens qui sont pour la plupart des amis, des habitants de mon quartier, Gardolé, où se déroule le film. Avec ces gens, vierges de toute technique, donc affranchis de toute contrainte, je jouais en permanence la carte de l’improvisation ; et ils arrivaient, souvent, à donner le meilleur d’eux-mêmes.

C’est le cinéma vers lequel je tends, un cinéma de la sincérité, un cinéma qui nous ressemble, bref, un cinéma d’artisans, de bons artisans qui n’ont que la passion de leur métier… Un cinéma de quartier, en somme.
Mahamat-Saleh Haroun

LE REALISATEUR

Mahamat-Saleh Haroun est né en 1961 au Tchad. Il entreprend ses études au Conservatoire Libre du Cinéma Français à Paris, et ensuite à l’ I .U.T de Bordeaux sur le journalisme. En 1994, Il réalise son premier court-métrage " Maral Tanié ". D’autres films suivront : " Goï-Goï ", " Bord Africa ", un documentaire " Sotigui, un griot moderne " (1997) et " Un thé au Sahel " (1998). Il signe son premier long métrage " Bye-bye Africa " en 1999, qui sera doublement primé à la Mostra de Venise et recevra le Prix du meilleur premier film au Festival du cinéma africain de Milan et au Festival international du film d’Alexandrie. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2002, son dernier film " Abouna " recevra plusieurs prix spéciaux lors du Fespaco 2003.

CRITIQUE

D’une approche documentaire, cette fiction nous promène dans les rues de N’Djaména dans un rythme sahélien. Le réalisateur passe en revue toutes les difficultés pour faire du cinéma et dresse un constat juste : non seulement il est difficile de filmer, mais il faut tenir compte du rapport à l’image et de la lecture qu’en ont les africains ; ainsi, quand une tchadienne joue le rôle d’une sidaique, le public la croit réellement atteinte du sida, fiction ou réalité ?
Le réalisateur a habilement mis en scène ces tableaux de la vie quotidienne en se plaçant à tour de rôle devant et derrière la caméra. Bye-bye Africa est une réflexion sur le septième art en Afrique qui se regarde sans " fin ".
Benoît Tiprez.

FICHE TECHNIQUE

Scénario & Réalisation : Mahamat-Saleh Haroun
Avec : Mahamat-Saleh Haroun, Garba Issa, Aïcha Yelena, Mahamat-Saleh Abakar
Images : Stéphane Legoux, Mahamat-Saleh Haroun
Son : Ousmane Bougoudi
Montage : Sarah Taouss
Musiques : El hadj Ahmat dit PECOS, Issa Bongo, Ringo Efoua-Ela
Production : Les Productions de la Lanterne
Distribution : Les Histoires Weba, info chez leshistoiresweba.com

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