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L’AFRANCE
Alain Gomis
Publié le : 2006

un film de Alain Gomis, Sénégal France, 2001, 90’






SYNOPSIS

El Hadj est un étudiant sénégalais à Paris. Son titre de séjour étant arrivé à son terme, il se trouve confronté à un dilemme : soit retourner au Sénégal, soit demeurer clandestinement en France. Pris dans des tourbillons contradictoires, entre sa volonté de rentrer travailler pour son pays, et celle de rester finalement là où il se sent bien, il est tourmenté par ses convictions autant que par ses désirs non assumés. Le souvenir de l’homme qu’il était, l’image de l’homme qu’il espérait incarner et le constat de l’homme qu’il se sent devenir… Comment réussir à s’affronter lorsqu’on se fait l’effet d’un traître ?

LE REALISATEUR

Alain Gomis est né en France en 1972 d’un père sénégalais et d’une mère française. Après des études d’histoire de l’Art et une Maîtrise d’études cinématographiques (Paris I Panthéon Sorbonne), il a été animateur d’ateliers vidéos pour la ville de Nanterre. Il a réalisé dans ce cadre de nombreux reportages consacrés aux jeunes issus de l’immigration. Depuis, il a réalisé plusieurs courts-métrages, L’Afrance est son premier long-métrage.

 Caramels et Chocolats, 12’ - Beta - 1996

 Tout le monde peut se tromper 8’ - 35mm -1998

 Tourbillons, 13’ - 35mm - 1999

 Petite Lumière, 15’ - 35mm - 2003

FICHE TECHNIQUE

 Réalisation & Scénario : Alain Gomis
Avec : Djolof Mbengue, Delphine Zingg, Samir Guesmi, Théophile Moussa Sowié, Thierno Ndiaye Doss, Bass Dhem

 Montage : Fabrice Rouaud

 Son : Erwan Kerzanet, Raphaël Sohier, Fabrice Conesa Alcolea

 Photo :Pierre Stoeber

 Musique : Patrice Gomis

 Production :Mille et une productions 48, rue de Paradis 75010 Paris
Tél. 01 47 70 44 70 - Fax. 01 47 70 44 71 email : milleetune chez aol.com

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PROPOS DU REALISATEUR

" La vérité c’est que je ne me connais pas. En fait, comme beaucoup, je m’évite. Je slalome entre les événements qui pourraient me révéler. Pouvons nous savoir quels seront nos comportements aux échéances décisives, ou dans des situations extrêmes ?

J’ai grandi en entendant mon père planifier notre retour « pour bientôt ». J’ai vu des cousins venir faire leurs études « pour cinq ans ». Et bien qu’étant né ici d’une mère française, je sais le mal que j’ai à affirmer : « Ici, c’est chez moi ». El Hadj, le personnage principal du film, rejoint alors nos préoccupations. Celles de mon père qui ne dit plus qu’un jour il rentrera, mais qui se demande où il sera enterré. Les miennes, en devant affronter un espace-temps, sans fuir en se reposant sur un ailleurs. Et sans doute, celles de tous.

Depuis la lutte pour les indépendances, nombreux sont les leaders politiques, devenus mythiques depuis, à avoir appelé les jeunes diplômés à aller chercher ailleurs le savoir à ramener dans leur pays afin de bâtir des états capables de rivaliser avec les anciens dominateurs. Ainsi, beaucoup d’étudiants africains arrivent chaques années en France pour poursuivre leurs études. Mais l’exil est une mise à distance. Chez les autres, on est d’abord face à soi. Qui sommes nous, qu’est-ce qui dans notre pensée résistera à l’agression d’un autre monde ? Sans doute ce qui nous appartient vraiment. Et si certains de nos combats n’étaient pas les nôtres ? Un renoncement pénible et périlleux, car c’est accepter de perdre toute sécurité, abattre les protections et se laisser être ce qu’on est profondément.

Comment admettre qu’on est devenu quelqu’un de différent quand on ne peut plus remplir la mission que l’on s’était fixé en étant cet « homme nouveau » ? Comment faire le deuil de celui que l’on espérait être sans avoir l’impression de se trahir, et ne pas se mépriser ?

Et lorsque dans le refus de s’affronter, la vision de sa propre lâcheté devient trop insupportable, alors s’entame une lutte entre soi et l’image de soi. Retarder les échéances, différer les choix… n’est possible qu’un temps. Ce temps est celui de l’Afrance. "

REVUE DE PRESSE - EXTRAITS

« Une vision neuve et inspirée du drame des sans-papiers. […] Alain Gomis fait admirablement ressentir le carcan de ces situations où l’expérience humaine n’a plus sa place , remplacée par les automatismes de la répression et de la survie. » Télérama, 2/02/02, Frédéric Strauss

« Un beau film engagé qui laisse toute sa place au cinéma » Les Inrockuptibles – 29/01/02 – Amélie Dubois

« Il faut absolument aller voir « L’Afrance », un très beau, très fort et très premier film » ELLE – 28/01/02 – Elisabeth Quin

« Alain Gomis […] signe là un film passionnant, où l’exil intérieur du personnage est exprimé par les modalités de son inscription physique dans le monde, devenue pure et sensuelle affaire de cadre et d’incarnation. » Le Monde 14/08/01, Jacques Mandelbaum

« Alain Gomis excelle quand il filme son personnage au plus près, quand il s’attache au corps d’El Hadj devenu le lieu de sa souffrance. Il parvient alors à nous faire ressentir physiquement la violence de l’exil. » Paris match, 7/02/02, Christine Gomariz

« […] On est loin du discours habituel sur l’immigration, du côté plutôt d’un cinéma de la proximité avec ses personnages, et le léopard d’argent qu’il se vit attribuer est sans doute le plus mérité de ce palmarès. Ce film […] fait la preuve que peut être dite, à partir d’une " petite " histoire, la complexité d’une société. C’est ça, le cinéma. » L’humanité 15/08/01, Emile Breton

« Un regard original et sans concessions sur la situation d’exilé et la nature de ce qu’est devenu un pays, le nôtre… » Repérages, 26/02/02

« Un film sur les galères d’un étudiant sénagalais à Paris. Remarquable. » Le journal du dimanche, 27/01/02, Alexis Campion

« Un film utile et généreux. » Le Canard enchaîné, 30/01/02, Jean-Paul Grousset

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