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Les Journées Cinématographiques de Carthage
Publié le : samedi 25 octobre 2008
22eme édition du 25 octobre au 1er novembre 2008

Les 22èmes Journées Cinématographiques de Carthage ont commencé samedi 25 octobre sous l’égide de la nouveauté. Nouveau ministre de la Culture, monsieur Abderraouf Basti, nouvelle (et première) directrice du festival, la productrice bien connue Dora Bouchoucha , et … nouveau lieu pour la cérémonie d’inauguration, le Théâtre Municipal, qui vient de subir un lifting complet.
Une Bonbonnière, qui ne compte que la moitié des places du Colysée, la salle historique où se déroulait jusqu’ici cette cérémonie (et actuellement toujours en travaux de rénovation). Autant dire que les mécontents sont nombreux, même s’ils ont la possibilité de suivre la soirée depuis le cinéma le Mondial, qui abritera la projection des longs métrages de la compétition. Une consolation tout de même, le Théâtre n’a pas de cabine de projection, le film de Chahine « Le Chaos » n’y sera projeté qu’en vidéo.

Théâtre municipal 1 heure avant l'ouverture

Tapis rouge et sculpture dorée représentant un caméraman devant le Théâtre, l’avenue Habib Bourguiba bloquée à la circulation pendant des heures, des foules de Tunisois contenues par les barrières et un service d’ordre omniprésent, tout y est pour créer l’évènement. Comité d’accueil en costume, caméras sur toutes les marches. Deux danseuses montées sur échasses déployaient leurs voiles blancs scintillant de lumières et accompagnaient les invités, sur la musique d’un orchestre de jazz.

Théâtre municipal

Après le discours du ministre, Dora Bouchoucha présente le programme de la semaine. Hormis de nombreuses sélections toutes passionnantes, le festival rend hommage cette année à trois grands disparus : Ousmane Sembène qui reçut le Tanit d’or en 1966 pour la première édition des JCC pour son film La Noire de…, Youssef Chahine honoré en 1970 par un Tanit d’Or pour l’ensemble de son œuvre et président du jury en 1990 et enfin le mythique producteur tunisien Ahmed Bahaeddine Attia. Guitare à la main, Ismaël Lô, le chanteur sénégalais précède le jury de la compétition officielle, dont il fait partie. L’écrivain algérien Yasmina Khadra en président modeste et souriant, présente ses collègues : Sandra Den Hamer, productrice hollandaise, l’acteur égyptien Ezzat El Alayli, la productrice et réalisatrice nigérienne Rahmatou Keïta, le réalisateur poète tunisien Nouri Bouzid, Ismaël Lô déjà nommé et l’actrice française Emmanuelle Béart. Le temps est compté, une chanteuse vient mettre un terme aux salamalecs et disparaît promptement.

Place au cinéma. Le Chaos, dernier film de Youssef Chahine, terminé par son assistant Khaled Youssef. Une dernière vision de son pays, un dernier constat, un dernier message. La corruption règne en maître, la peur étreint un peuple dominé par les usurpateurs du pouvoir. Une œuvre fleuve. Hatem, un policier corrompu fait régner la terreur sur le vieux quartier de Choubra. Amoureux éconduit de Nour qui lui préfère un procureur intègre, incapable d’accepter les limites de son pouvoir, cet homme qui ne respecte que la force et l’argent, déchaîne un maelström qui, finalement, l’engloutira. C’est d’épopée qu’il s’agit là. Des personnages exemplaires, des images coup de poing, qui restent longtemps dans les mémoires : Nour, violée, dans sa robe rose tâchée de sang, debout sur la barque, traverse le Nil, Hatem se vengeant de son malheur sur les prisonniers qu’il retient abusivement, les mouvements de la foule qui, menée par les femmes, demande enfin réparation…. Un grand réalisateur s’en est allé.

Michèle Solle (Clap noir)

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