Impressions de palmarès
Publié le : dimanche 10 avril 2011
Fespaco 2011

Interrogés à la sortie de la cérémonie de clôture de la 22e édition du Fespaco, plusieurs cinéastes et acteurs réagissent sur le palmarès 2011.

Newton Aduaka, réalisateur nigérian président du Jury courts-métrages et films des écoles : « Je suis très content que le Fespaco mette en avant les écoles de cinéma africaines et les jeunes talents qui seront peur-être les futurs étalons de Yennenga. L’or blanc [d’Adama Salle, ESAV, Maroc, 2010, prix de la meilleure fiction dans la catégorie film des écoles] nous a vraiment impressionné, il était d’une très bonne qualité technique ».

Moussa Ouane, directeur du Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) : « Da Monzon n’a pas été primé donc on va se préparer pour la prochaine édition. Daouda Coulibaly [ndlr Poulain de bronze du court-métrage pour son film Tinye So], on va l’encourager, il est très intéressant. On espère qu’il fera un long-métrage. »

Blandine Yaméogo, interprète du film franco-burkinabè Notre étrangère de Sarah Bouyain : « Nous sommes très contentes de tous les prix, on ne s’attendait pas à ça ! [ndlr Prix de l’Union Européenne, prix INALCO]. Je ne connaissais pas Sarah Bouyain. Un jour elle m’appelle au téléphone et me dit qu’elle s’appelle Sarah Bouyain. Je lui dis « Mais comment tu as eu mon numéro de téléphone ? ». Elle dit qu’elle l’a eu par Pari Films et me dit de passer à Abyssia Productions pour chercher le scénario. Je l’ai lu. Quand elle est venue au Burkina, on en a discuté. Pour moi c’était quand même un peu dur de jouer une femme qui boit beaucoup car je n’ai jamais bu jusqu’à ce jour. Sarah est une femme sans problème, le travail s’est très bien passé. Je crois que c’était l’un des meilleurs plateaux sur lequel j’ai travaillé, il y avait une très bonne ambiance. Mais avoir tous ces prix-là... Je n’en revenais pas. »

François Wokouache, réalisateur camerounais, président du jury TV-Vidéo : « Comme je l’ai dit dans mon intervention [ndlr lors de la cérémonie de clôture], les sujets sont intéressants, les problématiques sont vraiment importantes, il y a tout pour faire un travail intéressant mais il n’y a pas de recherche, pas de mise en scène, on a vraiment eu du mal à soustraire une série. Il n’y en a qu’une qui sort du lot et ça, c’est pas possible. Donc au sein du jury, on pensait qu’il fallait le dire pour envoyer un message clair et au festival, et aux cinéastes. Les œuvres TV-Vidéo sont un peu moins catastrophiques mais disons qu’il y a quand même un grand fossé entre les œuvres d’Afrique du Sud, d’Afrique australe, d’Afrique du Nord et le reste du continent. Donc, d’un côté il y a des gens qui font un travail de création, qui essaient de faire du cinéma et puis... les autres. Il n’y a pas de jeu d’acteurs, les dialogues c’est n’importe quoi, les scénarios sont bâclés, aucun travail de l’image, pas de bande son... on s’est vraiment demandé s’il y a besoin d’avoir 13 séries en compétition. Au regarde de la qualité générale, je pense qu’il est vraiment temps que les choses changent un peu. C’est triste à dire mais c’est la réalité. »

Emma Lohoues, actrice principale du film ivoirien Le mec idéal : « Je ne m’attendais pas du tout à recevoir ce prix ! La preuve, j’étais tellement découragée que je partais... Et dès que j’ai mis mes talons, on a crié « Le mec idéal, bronze », j’ai pété des câbles ! C’était la plus belle surprise, on est vraiment contents. »

Propos recueillis par Claire Diao

Également…
1

Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France
Tél /fax : 01 48 51 53 75