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Conférence de presse du fespaco 2011
Publié le : dimanche 23 janvier 2011
Paris, cinémathèque française

Ne dérogeant pas aux traditionnelles questions lors des conférences de presse, Michel Ouedraogo délégué général et Ardiouma Soma directeur de la cinémathèque de Ouagadougou et chargé de la programmation ont répondu aux journalistes et cinéastes sur le programme du prochain Fespaco.

Morceaux choisis

Que va-t-il se passer en termes de marchés ?

M. Ouedrago (M.O.) Nous avons 65 films inscrits et nous ferons en sorte que le site du MICA soit plus animé qu’en 2009. Nous ramenons toutes les rencontres professionnelles au SIAO, les Master Class avec ACP et d’autres partenaires. Le marché devrait être très animé pour cette édition.

Par nationalité des professions représentées, savez-vous lesquelles seront présentes ?

Il y aura des représentants de chaînes TV. Des professionnels comme CFI par exemple. Ce sont des partenaires qui seront au MICA. Nous sommes en train de planifier tout cela car nous sommes à 40 jours du Fespaco. Pour l’instant, nous travaillons sur un Who is Who qui permettra de répertorier les professionnels au MICA.

Sous quelle forme allez-vous organiser les hommages ?

M.O. nous sommes très embarrassés car il y a de nombreuses personnalités, il fallait que nous choisissions une tête d’affiche et ce n’était pas facile, ça sera Sotigui Kouyaté. Nous sommes en train de voir comment nous lui rendrons hommage avec sa famille. Il y aura des hautes distinctions.
Ardiouma Soma (A.S.) : dans la sélection officielle il y aura une 10aine de films prévus pour les hommages. La 1ere nuit du festival, le 26 février, c’est une nuit que l’on a baptisée la 1ere nuit des hommages où seront projetés dans les 13 salles de Ouagadougou que des films des personnalités disparues.

Qu’est ce que le Fespaco a prévu en termes de rencontres entre les producteurs et réalisateurs du continent et ceux de la diaspora qui sont éparpillés dans le monde ?

M.O Vous touchez une question importante : ça sera le colloque. Dans ce cadre nous envisageons d’organiser plusieurs ateliers qui permettront d’échanger les expériences entre producteurs. Lorsqu’on parle de cinéma africain et marchés, cela touche tous les domaines, production, distribution, piraterie, l’aspect juridique et nous aurons des experts. Il y aura aussi le MICA et des rencontres professionnelles.
Nous souhaitons aussi que les associations et les structures organisées puissent nous contacter. Le Fespaco met un cadre de réflexion à leur disposition, il faudrait aussi qu’ils s’impliquent dans l’animation du cadre. Tout ne peut pas être laissé au Fespaco ; là vous voyez qu’il y a l’association des journalistes et critiques africains et le Fespaco a rendez-vous avec la Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique). A vous et à nous de prendre des dispositions pour que ces rencontres soient fructueuses.

Sur le thème du festival ; est-ce il y a une estimation ou une évaluation de l’évolution même du marché depuis la création du Festival jusqu’à aujourd’hui ? On a parlé de la vente de films et de la piraterie, la vente des films étant en amont, est- que ce marché progresse ?

M.O. Oui parce que de plus en plus on voit des films africains sur les chaînes de télévision, quand on va dans les villages. Les grands classiques du cinéma africain sont aujourd’hui sur DVD, piratés et vendus partout. Le marché progresse au détriment de qui ? C’est ça la question. Le marché progresse mais ne profite pas aux réalisateurs africains, il profite surtout à la piraterie, ce sont ces questions là qui seront débattues lors du colloque et nous allons prendre des expériences en fonction des différentes parties du continent.

Est-ce que le problème des salles a pu avancer ? Le ministre de la culture avait dit d’ailleurs que l’axe du ministère était de favoriser les salles plutôt que momentanément des réalisations car faire un film qui ne peut pas être diffusé, c’est dommage…

M.O Effectivement, la question des salles est préoccupante. De plus en plus les salles se ferment et il faut que l’on remobilise les politiques sur cette question. Autant on ouvre des écoles, mais en même temps on ferme des salles. Autant une école est un lieu de formation, nous pensons qu’une salle de ciné est un lieu d’éducation. Beaucoup de salles sont privatisées, il faut aussi que le service public et l’Etat joue leur rôle dans ce secteur. Moi je l’ai proposé ; pourquoi les salles privatisées ne serviraient pas au Fespaco, ça nous ferait moins de cauchemar quand le Fespaco approche. Nous allons faire des projections dans 8 salles de cinéma cette année.

Quel le budget et quelles sont les pistes que vous allez améliorer compte tenu que vous avez constaté certaines défaillances ?

M.O. 1, 5 Million d’Euros dont 500 000 de l’état burkinabé. Je précise cela car l’investissement de l’Etat est conséquent.
Si vous regardez, les dead lines ont été avancées. Les principales difficultés viennent des gens qui s’inscrivent tardivement. Le Fespaco a 40 ans nous ne devons plus accepter de telles insuffisances, nous sommes d’accord. Mais il faudra aussi que les réalisateurs nous aident. Je crois que c’est le seul festival où le réalisateur arrive avec sa copie sous le bras. C’est une question de responsabilisation à tous les niveaux. Nous avons ramené la date au 31 octobre ce qui nous a permit cette année, de vous livrer la sélection 40j avant le festival ! A partir du 31 janvier, si tous les films ne sont pas arrivés, nous avons des films sur la liste d’attente et nous procèderons au changement.
Pour les accréditations, nous avons arrêté les inscriptions le 31 décembre 2010, maintenant je suis sûr qu’il n’y a pas la moitié des journalistes dans cette salle qui ont rempli leur fiche. Et quand ils vont arriver à Ouaga et qu’ils n’auront pas leur accréditation, ce seront les 1er à nous planter le couteau dans le dos, c’est ça la réalité. Nous allons être stricts et c’est ceux qui nous demandent cela qui vont en pâtir. Maintenant j’espère petit à petit que l’on travaillera dans les règles professionnelles.

La question du numérique en compétition officielle

M.O. Le numérique n’est pas exclu du Fespaco et existe dans de nombreuses sections. Mais la ligne éditoriale fait en sorte que le 35 mm reste aux courts et aux longs métrages de la compétition officielle. Ce sont les critères qui ont été arrêtés par les fondateurs du festival. Il faut nous permettre d’aller étapes par étapes. C’est une question de technologie. Il y a eu des essais de projections numériques, ça été catastrophique, ça se retourne contre nous. Avec le temps, nous allons trouver ensemble des solutions, nous allons évoluer ; il y a des réalisateurs qui ne veulent pas qu’il y ait du numérique, d’autres qui sont pour.
Nous avons demandé à nos partenaires que l’on fasse une réflexion commune sur cette question, avec un calendrier et des échéances. Les réalisateurs africains doivent être clairs, il y a un double langage ; lorsqu’ils sont devant les officiels qui financent, comme le MAEE, ils sont pour le numérique et quand ils viennent nous voir, ils sont contre, qu’est ce qu’on fait ? Je demande aux uns et aux autres de nous comprendre.

Avez-vous programmé des grands comme Cissé ou Mersak Allouache qui ont fait des films depuis 2 ans ?

A.S. Les grands aînés, on ne s’est sait pourquoi, ne se sont pas inscrits. On a prit la grande liste de la FEPACI, envoyé des messages à près de 400 cinéastes. C’est vrai aussi qu’il y a beaucoup de festivals qui s’intéressent aux films africains et qui ont des critères d’exclusivité, je ne peux pas rentrer dans leur choix. Ils n’ont pas posé leur candidature. Ce n’est que partie remise car le Fespaco leur rendra hommage, de leur vivant (rires…)

Propos recueillis par Benoît Tiprez

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