Délocalisation du MICA
Publié le : jeudi 5 mars 2009
un acte perdant...perdant

La décentralisation introduite par les nouvelles autorités du Fespaco a étendu l’aire d’occupation du festival. Dans le même temps, elle cause beaucoup de tort. La chaleur du festival s’en trouve perturbée. Illustration parfaite avec l’ambiance qui prévaut sous la rotonde du Centre Culturel Français Georges Méliès (CCF) de Ouagadougou.

Jeudi, 05 mars 2009. Il est 10 heures. la cour du CCF est tristement vide. A peine, une vingtaine de festivaliers. Pourtant, le cadre a fait peau neuve et offre beaucoup plus d’espace. Le bar a été délocalisé sur le côté ouest du site et propose une terrasse plus conviviale.

Flashback, deux années en arrière, mercredi 28 février 2007, les visiteurs se bousculent à l’entrée de la rotonde du CCF. Tout est bruyant. Des éclats de rire, des tapes dans les mains. Toutes les chaises du bar sont occupées, obligeant le grand nombre à se tenir debout ou à entreprendre des incessants va-et-vient dans la cour. Des professionnels du cinéma et des anonymes se bousculent pour accéder aux stands d’exposition du MICA.

Entre ces deux dates, le MICA a été délocalisé sur le site du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO). Alors, la salle de la rotonde qui abritait les stands du MiCA est étrangement vide. Seules des photographies pendent sur les murs ; une exposition du photographe Gérard Rondeau s’y déroule.

Au guichet de vente des billets pour les projections, c’est l’ennui total. Les cinéphiles n’affluent pas et la guichetière se tourne les pouces. Il n’y a vraiment pas foule. Une situation que dénonce Dramane D. Kaboré "En deplaçant le MICA, le Fespaco a cassé l’ambiance du CCF et du Festival avec. Le CCF avait toujours été une plaque tournante du Festival. Aujourd’hui, les gens sont désorientées. Et puis ! le SIAO ? c’est trop excentré. Donc personne n’y va".

L’espace aménagé de la médiathèque qui servait de salle de visionnement pour les films documentaires n’existe plus. En lieu et place, se dresse une extension de la bibliothèque. Des tables et des chaises alignées les unes à la suite des autres. Comme occupants, des lecteurs bien silencieux plongés dans leurs livres. Loin de la "vie" qui normalement devrait exister, en ces lieux, en cette période de Fespaco.

Eric Lingani, un habitué du CCF et du Fespaco espère seulement que le MICA reviendra sur son site habituel. "On a enlevé le MICA au CCF et c’est devenu perdant-perdant pour tout le monde. J’espère seulement qu’à la prochaine édition, on ramènera le MICA en plein centre-ville. De toutes les façons, l’expérience de la délocalisation du MICA n’a visiblement pas marchée".

En attendant de voir l’orientation qui sera adoptée dans deux ans, il faudra convenir avec Eric que le départ du MICA est un acte perdant...perdant.

Souleymane Mao

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