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Regards d’Afrique : Le devoir de mémoire
Publié le : lundi 2 mars 2009

Jeune réalisateur burkinabè, Issiaka Compaoré avoue se confondre au Fespaco. Car, comme le festival, il fête, en cette année, ses quarante printemps. Comme le festival, il se bat pour faire voyager le cinéma et les cinéastes africains. Au Fespaco 2009, il est présent avec « Regard d’Afrique » une série de portraits saisissants sur dix réalisateurs africains. Il nous explique le motivations d’une action qui a vu se retrouver devant la caméra Abderrahmane Sissako de la Mauritanie, Mahamat Saleh Haroun du Tchad, Cheick Doukouré de la Guinée, Cheick Oumar Cissoko du Mali, Philippe Mory du Gabon, Saint Pierre Yaméogo et Gaston Kaboré du Burkina Faso, Moustapha Alhassane du Niger, Mwezé N’gangura de la RDC et Mahaman Johnson Traoré du Senégal.

En quoi consiste la série de films que vous avez consignés sur le nom de « Regards d’Afrique » ?

Regards d’Afrique est une série de portraits de cinéastes africains. Au départ, il s’agissait d’un portrait de 52 mns sur Saint Pierre Yaméogo du Burkina Faso. Au regard du bon accueil qui a été réservé à ce pilote, nous avons pensé à élargir la gamme en nous intéressant à d’autres cinéastes africains. Le but était de les côtoyer, de rentrer un peu dans leur intimité pour voir comment ils travaillent, quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent en terme de production et de distribution.

A la fin sous quel format existe votre film puisque vous étiez parti pour un 52 mns avec Saint Pierre Yaméogo ?

Ce sont des séries de 26mns pour répondre aux programmes des télévisions puisque nous avons travaillé avec CFI, ensuite Canal+ et TV5. Il nous fallait donc coller au format de ces partenaires. Cette « contrainte » nous a permis de fournir des portraits bien fournis et très dynamiques et bien rythmés.

Quels sont les critères qui ont présidés aux choix des cinéastes qui figurent dans « Regards d’Afrique » ?

Après le film pilote, j’avais l’intention de faire des séries de portraits sur les anciens, les pionniers pour créer une sorte de courroie de transmission entre les générations de cinéastes. Il était aussi intéressant de travailler sur les pionniers parce que certains sont malades. Il est plus intéressant de faire des portraits de personnes vivantes que de le faire à titre posthume. Par la suite, l’idée est venue d’y associer des cinéastes plus jeunes comme Abderrahmane Sissako, Mahamat Saleh Haroun et autres parce qu’ils ont un autre style, une autre esthétique de cinéma. Mais une des contraintes à laquelle nous avons été confrontées était la disponibilité des cinéastes. Donc sur « Regards d’Afrique », on retrouve surtout les cinéastes qui étaient disponibles. D’autres cinéastes ont été contactés mais nous n’avons travaillé qu’avec ceux qui étaient disponibles et qui ont épousé le concept. Mais une chose est sûre, nous réservons une suite à cette série de portraits. Suite qui a déjà commencée, avec une autre série de dix portraits de cinéastes africains et une série de dix portraits de femmes dans les différents corps de métier du cinéma africain que nous sommes entrains de boucler.


Pourquoi « Regards d’Afrique » ne s’intéresse pas au x comédiens qui sont aussi partir prenantes dans le cinéma africain ?

Nous avons en projet la troisième phase de « Regards d’Afrique » qui devra s’intéresser aux comédiens, aux scénaristes et aux techniciens du cinéma africain. Pour le moment, nous avons pour ambition de nous consacrer d’abord à une trentaine de portraits de cinéastes avant d’ouvrir la gamme.

Selon vous qu’est-ce que cette série de portraits apporte ?

Regard d’Afrique a permis de découvrir un peu plus les cinéastes africains. De savoir un peu comment il évolue dans l’ombre avant de passer sous les feux de la rampe. Et puis, à travers ce travail, il ont pu se confier et déverser un peu ce qu’il avait sur le cœur.

Souleymane Mao

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