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Critique africain ou critique tout court !
Publié le : mardi 29 mars 2005

Organisé par le Fédération africaine de la critique cinématographique, un panel a réuni les cinéastes et les critiques pour échanger sur des bases pour une critique africaine.

Trois communications ont été données. La première est de Clément Tapsoba, Président de la Fédération. Dans sa communication, Clément a proposé une lecture des écrits de Paulin Soumanou Vieyra sur le cinéma africain. Selon lui, Vieyra a développé les thèmes de la critique cinématographique africaine à partir des valeurs de civilisation du monde noir. Et ces valeurs permettent de définir le film africain. Il en a donc conclut que Paulin Vieyra était véritablement le premier critique cinématographique africain.

La seconde communication, animée par Ouoro Justin, traitait de la nécessité d’inventer une critique cinématographique africaine. Trois axes était proposés : L’importance de la critique cinématographique africaine, l’état actuel de cette critique et la nécessité d’inventer une nouvelle critique africaine. Le conférencier s’appuie surtout sur le fait que les critiques d’antan étaient thématiques. Elle se faisait essentiellement sur les thèmes des films pour en dégager le caractère africain. Il est donc nécessaire d’inventer une critique qui repose sur des bases théoriques et méthodologique poussées afin de démontrer la cinémacité du film. Pour Justin, « le profil du cinéma africain doit prendre en compte l’être de ses films, c’est-à-dire intégrer à la fois la thématique mais aussi la double identité du cinéma africain sur le plan esthétique : esthétique africaine et esthétique occidentale. »

L’universitaire et critique tunisien Tahar Chikhaoui a pris la parole pour une synthèse. Il a d’abord commencé à s’offusquer de l’utilisation des adjectifs critique et africains. Pour lui, un critique est critique, il n’a pas de nationalité. Il a obligation de critiquer des films aussi bien africains que chinois, européens etc. L’acte du critique est de donner une visibilité à l’œuvre, la rendre plus présente à l’esprit et non l’éclairer et lui donner un sens.
Le critique travaille en tenant compte de trois éléments : Le public qui a du plaisir à suivre une œuvre cinématographique, le cinéaste qui est maître de la création, et le critique qui lui est maître de la pensée.

Tahar continue son propos en disant que les films africains sont rares et quand ils existent, ils ne sont pas visibles. Une critique doit donc accompagner l’œuvre, participer à la construction d’une culture cinématographique.

Des débats ont permis de mieux cerner le rôle et la place du critique dans la visibilité et la constitution d’une culture cinématographique.

Pour notre part, nous pensons qu’il est peut-être temps que les critiques sortent de leurs universités pour aller apporter leurs éclairages sur la place publique. Rares sont les journaux de la sous région qui ont une page ou deux sur le cinéma. Quand nous parlons de cinéma, nous ne parlons des programmes de projections, mais d’articles de critique qui doivent susciter l’éclosion d’une culture cinématographique.

Souleymane S. Mao
Candide Etienne
3 mars 2005

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