Hommage à Henri Duparc
Publié le : samedi 15 décembre 2007
Fespaco 2007



« En Afrique, on rend toujours les hommages à titre posthume » Assandé Fargass




Le cinéma africain a perdu un grand homme. Il s’agit du réalisateur ivoirien Henri Duparc. A l’occasion du Fespaco, un hommage a été rendu à ce réalisateur qui a à son actif, une dizaine de film, les uns plus célèbres que les autres. Nombreux étaient les festivaliers à applaudir quelques comédiens ivoiriens avec qui Duparc aimait bien faire du cinéma. Citons, Gérard Essomba, Assandé Fargass, Georgette Paré, Maï la bombe, Prisca Maceléney.


Maï la bombe

Le dernier long métrage de Duparc, Caramel a été projeté au public. Ce fut l’occasion d’apprécier le cinéma d’un grand homme, qui sait faire rire à travers les situations comiques et des dialogues parfaits tout en étant très exigeant sur le plan technique. Quelques un de ses comédiens nous ont confiés leurs sentiments à la fin de la projection.

Assandé Fargass : « Je suis content et déçu à la fois. Content pour l’hommage rendu à Henri Duparc, déçu parce qu’en Afrique, on rend toujours les hommages à titre posthume. Henri de son vivant, avec tout ce qu’il a fait, méritait un hommage digne de ce nom avant qu’il ne nous quitte. Mais il n’est jamais tard pour bien faire, surtout que cet hommage vient du Fespaco, un haut lieu du cinéma africain. De Henri Duparc, je retiens l’image d’un grand homme. De ces œuvres, on retient qu’il n’était pas que de passage dans le cinéma, mais le cinéma était toute sa vie. Il savait toujours vous dire ce qu’il attendait de vous avec beaucoup de précision mais aussi beaucoup de courtoisie et de politesse.
Henri Duparc aimait la vie. Cela se ressent dans tous ces films. C’est pour cela que je refuse de dire qu’il est mort. Il a simplement tiré sa révérence en laissant en héritage aux jeunes les moyens de poursuivre son œuvre.
Henri a aussi su très tôt que l’Afrique n’était pas que rural mais était aussi urbaine. C’est pour cela qu’il a choisi de toucher nos problèmes du doigt à travers la dérision et le rire ».


Prisca Maceléney, héroïne de Caramel

Prisca Maceléney, héroïne de Caramel. « Au-delà du réalisateur, Henri Duparc était comme un père pour moi. Il me donnait beaucoup de conseils, il me parlait comme on parle à sa fille. L’hommage qu’on lui rend est juste, mais je veux qu’on retienne que Duparc n’est pas mort, un artiste ne meurt pas. Chaque fois qu’on regardera un de ses films, on pensera toujours à Henri Duparc.
La disparition de Duparc doit maintenant interpeller les réalisateurs qui ont travaillé avec lui. Il faut qu’il se dise qu’il est temps de prendre la relève et de la haut, Henri Duparc sera fier car il dira que le travail qu’il a commencé se déroule bien ».

Souleymane Soudre Mao

Filmographie de Henri Duparc

 Mouna le rêve d’un artiste (1967)

 Abusuan (1972)

 L’herbe sauvage (1977)

 Aya (1986)

 Bal Poussière (1988)

 Le sixième doigt (1990)

 Joli coeur (1992)

 Rue Princesse (1994)

 Une couleur café (1997)

 Je m’appelle Fargas (2000)

 Les aventures de Moussa le Taximan (2001)

 Laurent Gbagbo (2002)

 Caramel (2004)

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