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DVD ou VCD ? L’Afrique doit faire le bon choix
Publié le : mardi 9 janvier 2007

Aujourd’hui, la vidéo familiale est une réalité. Autrefois, le magnétoscope trônait dans le salon et permettait à toute la famille de goûter la joie d’un bon film. Depuis peu, le bon vieux magnétoscope est remplacé par le lecteur de CD vidéo, le VCD.

L’Agence intergouvernementale de la francophonie a, depuis 2001, lancé un projet "pour faire découvrir le cinéma africain à son propre public". Le projet consiste à diffuser sur DVD des films africains. Ce projet, dans sa première phase a permis de mettre sur DVD 10 films. En octobre 2003, l’Agence annonce la sortie de 10 nouveaux films. Cela portera le nombre de films à 20.

Le présent projet est certes louable mais il nous questionne sur le choix du meilleur support de diffusion de notre cinéma afin de le mettre à la portée de son public.

En effet, combien sont-ils les pères de famille qui disposent dans leur vidéothèque personnelle des films africains ? Ils ne doivent pas être nombreux à notre connaissance. Pourquoi ? La raison nous paraît simple. Il n’existe pas sur le marché du coin de la rue, des films africains.

Le marché de la vidéo familiale

Aujourd’hui, la vidéo familiale est une réalité. Autrefois, le magnétoscope trônait dans le salon et permettait à toute la famille de goûter la joie d’un bon film. Depuis peu, le bon vieux magnétoscope est remplacé par le lecteur de CD vidéo, le VCD.

Coût de l’équipement pour un lecteur de marque Sony, de très bonne qualité : 50 000 F CFA ( environ 77 €). Pour faire le jeu de la comparaison, un magnétoscope VHS de bonne qualité revient à 120 000 F CFA ( environ 185 €) et un lecteur de DVD ne coûte pas moins de 200 000 F CFA ( environ 308 €).

Quant aux films sur support VCD, le cinéphile n’a que l’embarras du choix. Les films américains y foisonnent et à des prix défiant toute concurrence. Pour en avoir une idée, un film sur VCD coûte, dans les pays de la sous région ouest-africaine, entre 1500 et 2000 F CFA ( soit 3 €).

Et les films africains ?

Face à la profusion de films américains, chinois et indiens sur le marché africain, y-a-t-il encore une place pour le cinéma africain sur support VCD ? Oui. Le Nigeria nous donne l’exemple. Pour chaque film réalisé, plus de 100 000 VCD sont produits. Il faut dire que le Nigeria produit plus d’une trentaine de film par an. Ces VCD sont distribués aussi bien en Afrique qu’à travers la diaspora.

Le coût de fabrication des VCD est une aubaine pour le cinéma africain. Cette aubaine doit permettre une certaine visibilité de notre cinéma. En effet où se trouvent aujourd’hui les films africains réalisés avec tant d’argent ? Soit, ils ne sont présentés que dans les festivals dans les pays du Nord. Soit, ils sont au fond d’une armoire faute de politique de distribution et par manque de salles de projection.

La diffusion numérique favorisera certainement la présence des films sur les marchés africains, et les cinéphiles pourront accéder aux films de Sembene Ousmane, Souleymane Cissé etc. Leur permettre l’accès à ces films c’est permettre à l’Africain d’aller à la rencontre de son image et par-là même ne plus attendre des moments hypothétiques et très peu nombreux où une chaîne de télé voudra bien programmer un film africain. Cela peut aussi être source de revenu substantiel pour les maisons de production. Si le film est bon, il sera acheté.

En conclusion, nous pensons qu’entre DVD et VCD, l’Afrique doit choisir la qualité bien entendu mais la qualité à moindre coût, c’est-à-dire, le VCD. Le DVD est certes un produit d’une très grande qualité mais c’est un produit qui n’est pas accessible à toutes les bourses. Le DVD pourra être utilisé dans les grandes salles de projections qui seront équipés de ce matériel, et le VCD pourra remplacer la bonne et vieille cassette vidéo VHS pour que vive la vidéo familiale.

Candide Etienne
Clap Noir
13 février 2004

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