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Agence n°1 des dames détectives
Publié le : vendredi 23 décembre 2011
Une comédie dramatique tournée au Botswana

Bienvenue dans le monde enchanté de Précious Ramotswe et de son aide Grace Makutsi, premières et seules femmes détectives au Botswana ! Du bonheur vous attend à la découverte des 7 épisodes de cette série qui devrait connaître une suite, quitte à être produite par la Sécurité Sociale, tant elle est un remède à la mélancolie !

A y bien réfléchir, il n’y pas de surprise : le scénariste, producteur réalisateur britannique Anthony Minghella, neuf fois oscarisé pour son film Le Patient Anglais, découvre l’œuvre éponyme d’Alexander Mc Call Smith. Pendant deux ans, il cherche son héroïne, la trouve en la personne de Jill Scott chanteuse étasunienne réputée. Il écrit et réalise le pilote d’1h 44, coproduction UK/USA, qui sera son dernier film. Après sa disparition, en 2008, d’autres prendront la suite. Au nombre des producteurs, Sydney Pollack, réalisateur entre autres d’Out of Africa et également disparu en 2008 ( mauvaise année !).

Quant à l’auteur, Alexander Mc Smith, que peut-on raisonnablement attendre d’un homme blanc, né au Zimbabwe, ancienne Rodhésie du Sud, venu à Londres pour étudier le droit, devenu éminent professeur à l’université d’Edimbourg, spécialiste de bioéthique, et néanmoins auteur d’une flopée de polars décalés ? Le meilleur, à n’en pas douter. A travers son héroïne, Précious, la bien nommée, il déclare son amour à l’Afrique Australe, ses habitants, ses paysages, il prône des relations empreintes de bon sens, de tolérance et humour.

Voilà donc notre Précious Ramotswe. Élevée par un père qui lui livre ses secrets avant de disparaître, divorcée d’un musicien brutal, elle se retrouve à 35 ans à la tête d’un troupeau de vaches qu’elle vend pour réaliser son rêve : devenir la première femme détective du Botswana, en son bureau de Gaborone, capitale d’icelui, cerné par les poules.
Ce métier s’apprend-il ? Suffit-il d’avoir l’intime conviction que se libérer de ses tourments auprès d’une personne attentive est déjà un grand pas dans la résolution de ceux-ci ? La belle Précious, forte de sa naïveté, en apporte la démonstration. Définitivement fâchée avec la technologie, atypique, coquette, gourmande et d’un optimisme à tout crin, elle mène ses affaires à l’intuition, en vaquant, bavardant, buvant force thé rouge, accompagné de douceurs. Au volant du pick-up de son père, elle sillonne un pays magnifique (tournage en décors naturels).


© HBO

Autour d’elle, Grace Makutsi, inénarrable secrétaire sortie major de l’école qui s’échine à conserver un semblant de respectabilité, BK, voisin coiffeur, indéfectible soutien et confident, et JLB Makétoni, garagiste transi d’amour, débordé par le sourire et les pannes récurrentes de sa cliente préférée.
Comment, après des débuts rocambolesques, l’affaire prend corps ? Comment conquérir la confiance de ses futurs clients, comment arriver à se faire payer et comment même en avoir l’idée, comment être crédible et même recherchée ? La série le décline avec brio et fantaisie.

Par épisode, trois « affaires » consignées au tableau noir, qui s’entremêlent comme par enchantement, du grand au petit dérangement : des maris volages, (selon les statistiques de ces dames, 1 femme infidèle pour 550 hommes dans le même cas !) aux voleurs de voiture, trafics en tout genre, sectes captatrices, concours de beauté « arrangés », petits cambriolages et filatures.
Précious prend tout, avec pour seul viatique son bon sens, et les « Principes de l’investigation privée » qu’elle compulse quand le doute s’installe. En prime, quelque proverbe paternel : « Chaque jour sans pluie, nous rapproche du jour où il pleuvra ». Et en arrière plan, la maladie que l’on ne nomme pas...


© HBO

Sans manichéisme, Précious réalise que la vie des autres est complexe et que la vérité n’est pas toujours bonne à découvrir. Alors elle s’en arrange, au mieux de ses clients, une petite tâche se supportant mieux qu’un grand ménage au karcher... Et le pardon, parfois, vaut mieux qu’un bon procès...
Alors il peut arriver, l’autre, le Céphas Bulhelezi, son concurrent à la mode américaine, macho ridicule, caricature gesticulante. Il peut la blesser en ravivant ses blessures, la très belle et très plantureuse Précious, droite dans ses robes toujours renouvelées, protégée par son fan club, auquel elle peut rajouter, d’ailleurs, l’ensemble des spectateurs, et qui apprend la vie en même temps que son métier.
Tout ceci au Botswana, pays en paix, où l’extraction des diamants apporte, chose rare, la prospérité à tous... On attend la suite.

Michèle Solle
21 décembre 2011

FICHE TECHNIQUE

Pilote de 1h44mn et 6X52mn, Royaume-Uni / États-Unis, 2008-09

Réalisation : Anthony Minghella (pilote), Charles Sturridge (ép. 1 à 3) et Tim Fywell (ép. 4 à 6)
Scénario : Anthony Minghella, Richard Curtis (pilote), Nicholas Wright (ép. 1 à 3) et Robert Jones (ép. 4 à 6) d’après la série de romans éponymes d’Alexander McCall Smith
Avec : Jill Scott, Anika Noni Rose, Lucian Msamati, Desmond Dube, Thabo Malema, Tau Maserumule, Lebogang Motubudi, Harish Patel,
Brenda Ngxoli, Dipshika Mahajan, Mosako Mogara, Kgomotso Delia Tshwenyego.
Image : Seamus McGarvey (pilote), Giulio Biccari (épisodes 1 à 6)
Son : Martin Cantwell
Décors : Melinda Launspach
Producteurs : Anthony Minghella, Sydney Pollack, Harvey Weinstein, Bob Weinstein (pilote), Timothy Bricknell (épisodes 1 à 6)
Coproduction : HBO, BBC, The Weinstein Company, Mirage Entreprises, Cinechicks, Film Afrika Worldwide.
Contact : www.HBO.com

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